Effondrement du terminal 2E de Roissy : Aéroport de Paris renvoyé en correctionnelle

Roissy terminal 2E 1280
Le 23 mai 2004, les usagers n'ont pas tous eu le temps d'évacuer le terminal 2E de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle avant que son toit ne s’effondre. © AFP
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Guillaume Biet, édité par R.Da.
INFO E1 - Aéroport de Paris et trois autres sociétés vont être renvoyées devant un tribunal correctionnel dans l'affaire de l’effondrement du toit du terminal 2E de l'aéroport de Roissy en 2004.
INFO EUROPE 1

Ils ont à peine eu le temps d'évacuer la zone. Le matin du 23 mai 2004, ce sont des agents de la police aux frontières qui, les premiers, remarquent une grande fissure dans le béton au-dessus de la salle d'embarquement du terminal 2E de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Des morceaux commencent même à tomber. Quelques minutes plus tard, la voûte du terminal s'effondre sur une trentaine de mètres, faisant quatre morts, tous des voyageurs étrangers en transit, et 9 blessés. Treize ans plus tard, l'instruction judiciaire vient de se terminer : Aéroport de Paris et trois autres sociétés sont renvoyées devant le tribunal correctionnel, selon une information d'Europe 1. Elles vont être jugées pour "homicides et blessures involontaires".

Un bâtiment "très proche de la ruine". Il a donc fallu treize ans d'instruction pour déterminer des responsabilités dans ce drame. Pourtant, dans le dossier qu'a pu consulter Europe 1, les expertises sont on ne peut plus accablantes : l'ouvrage était "très proche de la ruine dès sa construction", écrivent les experts, stupéfaits. Ils estiment que la faible résistance de la voûte en béton résulte d'un "manque d'attention à tous les niveaux de l'opération", ce qui révèle selon eux "un défaut de coordination et de supervision", aux "conséquences gravissimes".

Des responsabilités partagées. Pour les experts, les responsabilités se situent "à tous les stades de l'élaboration" de la voûte. C'est pourquoi le juge renvoie en correctionnelle à la fois Aéroport de Paris mais aussi le constructeur et son bureau d'étude, ainsi que le Bureau Veritas, société d'inspection qui, dès 2000, avait pointé le problème sans pour autant s'alarmer du manque de réponse.