Dordogne : nouveau suicide d'une postière, en arrêt de travail depuis 3 ans

La mère de trois enfants, âgée de 52 ans, s'est pendue chez ses parents à Saint-Astier, a précisé FO.
La mère de trois enfants, âgée de 52 ans, s'est pendue chez ses parents à Saint-Astier, a précisé FO. © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à
La femme âgée de 52 ans s'est suicidée mercredi peu après s'être plainte auprès de Force Ouvrière de sa souffrance passée au travail. 

Une postière de Dordogne, en arrêt de travail depuis trois ans, s'est suicidée mercredi peu après s'être plainte auprès d'un syndicat de sa souffrance passée au travail, a indiqué le syndicat. Un responsable de ce syndicat Force Ouvrière s'est toutefois gardé d'évoquer un parallèle avec le suicide récent d'une autre postière, en Dordogne également, qui avait donné lieu à deux semaines de droit de retrait de ses collègues.

"Elle disait que vie était un enfer". La mère de trois enfants, âgée de 52 ans, s'est pendue chez ses parents à Saint-Astier, a précisé FO. Un délégué de ce syndicat s'était entretenu quelques heures auparavant avec cette femme, qui avait demandé son soutien. "Pendant trois heures, elle ne m'a pas parlé d'autre chose de La Poste", a indiqué le sécrétaire départemental FO Communication de Dordogne, Stéphane Greffe. Selon lui, cette postière était en "burn out total" et ne s'était pas remise depuis une première tentative de suicide en novembre 2015, entre deux vacations à La Poste. "Depuis, elle disait : 'ma vie est un enfer'", a-t-il déclaré.

Une autre postière s'est suicidée le 24 octobre. Le secrétaire départemental, évoquant le récent suicide d'une postière, le 24 octobre à Sarlat, sur fond de ce que les syndicats avaient qualifié de "harcèlement managérial" local, a souligné que le contexte était clairement distinct dans le cas de la postière de Saint-Astier. La collègue suicidée "m'a parlé de beaucoup de choses qu'elles a subies et qui l'ont affectée depuis des années, mais pas d'aujourd'hui", a déclaré Stéphane Greffe.

Il a notamment évoqué "la pression subie par plusieurs encadrants, une cure refusée, une promotion jamais obtenue", et récemment "des courriers envoyés à La Poste et restés sans réponse". "Après avoir passé trois heures à l'entendre se plaindre de La Poste, je ne peux pas ne pas penser qu'il n'y a pas de lien avec son suicide", a-t-il conclu, se gardant toutefois d'avancer un lien de causalité direct.

Le syndicat appelle à une prise de conscience sur les méthodes de management. Mais dans un communiqué, FO a appelé La Poste a "de fortes prises de conscience sur ses méthodes de management". Il a souligné que les collègues de la postière suicidée n'envisageaient pas d'exercer un droit de retrait mais qu'un CHSCT serait convoqué, et une enquête interne mandatée. La direction régionale de La Poste s'est dite "très attristée" par le décès de la postière, et a indiqué qu'une cellule d'écoute psychologique était mise en place pour ses collègues.

Il y a deux semaines, une postière de Sarlat, dépressive et en arrêt de travail depuis l'été, s'était suicidée à son domicile. Les syndicats avaient dénoncé un lien direct avec une réorganisation du travail et un management local agressif. Après un bras de fer de deux semaines de droit de retrait par ses collègues, la direction a annoncé que deux cadres locaux de direction ne reviendraient plus sur le site.