Discriminations : habiter dans "un quartier sensible" crée des discriminations "plus fortes"

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Image d'illustration. © GERARD JULIEN / AFP
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G.M.
Une étude menée par le CNRS montre l'importance de certains facteurs sociaux dans la discrimination. Le co-auteur de l'étude a détaillé ses résultats sur Europe 1.

Un jeune homme "des quartiers" a moins de chances d'obtenir un crédit pour acheter une voiture qu'un autre qui habite une ville tranquille. Voilà l'un des constats réalisés à l'issue d'une étude de SOS Racisme et du CNRS dévoilée jeudi dans le domaine de la banque et de l'assurance. "On trouve aussi des discriminations selon l'âge", a expliqué Yannick L’Horty, chercheur au CNRS, co-auteur de l’étude, invité d'Europe Midi jeudi.

Le quartier, facteur particulièrement discriminant. La discrimination en fonction de la zone de résidence est la plus forte. "On a trouvé que le fait d'habiter dans un quartier sensible produit en général des inégalités de traitement plus fortes que d'autres critères", explique le chercheur. "Cette caractéristiques est sanctionnée dans quatre des sept domaines que nous avons explorés. Donc la personne qui habite dans un quartier sensible va avoir plus de difficultés pour acheter une voiture d'occasion, va payer son assurance automobile beaucoup plus cher, va avoir plus de difficultés pour reprendre une entreprise et aussi pour accéder à un hôtel et même à un camping", poursuit-il. "On trouve aussi des discriminations selon l'âge, avec des pénalités pour les jeunes dans de nombreux domaines, et selon le sexe, avec des pénalités pour les femmes dans de nombreux domaines", complète Yannick L’Horty.

Variation selon les domaines. Le facteur de discrimination varie selon les domaines. "La configuration des discriminations n'est pas la même selon les domaines, mais il y a des domaines, comme l'accès à l'hébergement de loisir, où l'on trouve que les quatre motifs de discrimination que l'on a testés fonctionnent : on a des discriminations selon l'âge, selon le sexe, selon l'origine et selon le lieu de résidence", indique le co-auteur de l'étude. A l'avenir, ces tests pourraient se multiplier. "On étudie encore trop peu les discriminations, et il est important de concevoir des solutions et d’adapter les solutions à l'ampleur des problèmes", conclut-il.