Deux braqueurs sortis de prison pour une question de procédure, la victime a peur

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Les deux braqueurs seront en liberté jusqu'à leur jugement en appel prévu en février 2018. Image d'illustration. © GERARD JULIEN / AFP
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Parce que la justice a trop tardé à répondre à leur appel, les deux braqueurs, condamnés à 22 et 15 ans de prison, ont été relâchés. 

Deux hommes, condamnés après plusieurs braquages commis en 2011, ont été mis en liberté sous contrôle judiciaire la semaine dernière pour une question de procédure. Une de leurs anciennes victimes, un Drômois gérant d'un Super U, a peur et dénonce les dysfonctionnements de la justice, rapporte lundi France Bleu.

La justice trop lente à réagir. Célik Zamoun et Nassim Chenouf avaient été condamnés à de lourdes peines : 22 ans et 15 ans de prison. Leur série de braquages avaient en effet été commise avec beaucoup de violences. Ils avaient visé en 2011 une quinzaine de grandes surfaces dans le Sud-Est de la France armés de kalachnikovs. Après avoir fait appel de leur condamnation, ils ont finalement été libérés car la justice, qui a accumulé trop de retards dans les dossiers à traiter, a mis trop de temps à répondre. La règle, dans ces cas-là, est en effet est de remettre en liberté sous contrôle judiciaire dans l'attente du jugement en appel, qui aura lieu dans le cas des deux braqueurs en février prochain.

Frappé et menacé. Une de leurs anciennes victimes n'apprécie aucunement cette décision. En décembre 2011, les deux braqueurs s'en étaient pris à son Super U, lourdement armés et masqués de cagoules. Ce gérant s'était alors proposé d'ouvrir le coffre. Mais un de deux malfaiteurs s'était quand même pris à lui en le frappant en pleine poitrine et en lui posant le canon de son fusil sur la tempe. La victime s'en était sortie avec trois côtes cassées et trois mois d'arrêt de travail.

"Mieux vaut être braqueur que victime". Le traumatisme est aujourd'hui encore vivace. "Sa famille, son entourage, décrit un homme replié sur lui-même, qui est vraisemblablement atteint d'un stress post-traumatique, qui est plus méfiant, plus agressif, qui a des sautes d'humeur", explique son avocat. Pour ce dernier, le gérant du Super U a désormais besoin de ce procès en appel pour "pouvoir tourner la page". La victime, elle, dénonce une injustice : "je n'ai pas encore touché un centime de dédommagement". "J'attends que la justice nomme un expert médical pour évaluer mon traumatisme. Les accusés, eux, ont eu droit à une dizaine d'expertises pour leur procès. En France, mieux vaut être braqueur que victime", déplore-t-il.