Déradicalisation : un rapport pointe l'échec des mesures

Le centre de déradicalisation de Pontourny à Beaumont-en-Veron coûte 2,5 millions d'euros et est vide.
Le centre de déradicalisation de Pontourny à Beaumont-en-Veron coûte 2,5 millions d'euros et est vide. © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Aude Leroy et A.D , modifié à
Deux sénatrices font un constat sévère : après les attentats, les mesures de déradicalisation ont été prises dans la précipitation et ne sont pas adaptées.

Un rapport sur les mesures de déradicalisation prises après les attentats va être présenté mardi matin au Sénat. Signé par deux sénatrices, Catherine Troendlé, des Républicains, et Esther Benbassa, d'Europe Ecologie-Les Verts, il présente un constat sévère : il y aurait eu de sérieux ratés.

"Le business du terrorisme". Esther Benbassa en présente les premières conclusions : "La déradicalisation en soi ne peut pas se faire. Les pouvoirs publics, après les attentats, ont été pris de panique. Il fallait faire quelque chose mais comme on est allé trop vite, on est tombé dans le bricolage. Une bonne partie des associations en quête de subventions ont collé au sujet sans être formées elles-mêmes, ce qui a créé ce que nous appelons 'le business du terrorisme'."

"Continuer à faire marcher la machine idéologique". Elle poursuit : "Dans les prisons, on a fait des unités dédiées. On ne peut pas réunir les gens qui pensent de la même manière, vous allez créer une sorte de bouillon qui va continuer à faire marcher la machine idéologique." La sénatrice s'attaque aussi au centre de déradicalisation de Pontourny, un centre qui "coûte 2,5 millions d'euros et où il n'y a plus personne. Mais 27 personnes y travaillent pour l'encadrement. C'est un gâchis parce qu'on ne peut pas déraciner les gens. Il faut penser le désendoctrinement sous d'autres formes", conclut la sénatrice.