Des échauffourées ont eu lieu samedi entre opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure, dans la Meuse, et forces de l'ordre, avant que la manifestation ne rebrousse chemin sans incident grave.
Les manifestants s'approchant à travers les champs bordant le bois Lejuc, épicentre de la contestation d'opposants au projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires, ont lancé des projectiles vers un important dispositif de forces de l'ordre bloquant l'accès à la forêt. Les gendarmes ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes. Le cortège était constitué d'environ 300 personnes. Des opposants ont tenté de s'en prendre aux forces de l'ordre, sous un épais nuage de fumée, avant de rebrousser chemin.
#Bure Avec l'envoi de bombes lacrymo, la police est en train de tenter d’empêcher la construction d'une vigie sur un terrain privée. pic.twitter.com/60vhvVa4ui
— Les ZIRAdiéEs (@ZIRAdies) 3 mars 2018
Qui est-ce qui va encore ramasser les centaines de grenades qui polluent les prés et champs autour de #Bure ? C'est pas @Prefet55 , qui veille consciencieusement à ce que l' @Andra_France puisse polluer bien davantage et pour longtemps la #Meuse avec ses déchets radioactifs pic.twitter.com/tLhF47USOy
— Les ZIRAdiéEs (@ZIRAdies) 3 mars 2018
Une manifestation "contenue". "La manifestation a été contenue. Le dispositif mis en place a permis d'éviter de graves incidents avec des manifestants décidés à en découdre", a déclaré la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen. "Il n'y a pas de blessé à déplorer de part et d'autre, ni d'incident grave", a-t-elle ajouté. Une personne a été mise en garde en vue pour avoir tenté d'entrer dans le bois.
Braver l'arrêté préfectoral. Dans l'après-midi, un cortège, avec de nombreuses personnes masquées, avait quitté Mandres-en-Barrois pour prendre la route du bois Lejuc, encerclé par des fourgons de gendarmes mobiles. Dès vendredi, les opposants avaient annoncé leur volonté d'outrepasser un arrêté préfectoral, pris jeudi soir, interdisant "toute manifestation" dans le secteur devant le risque de "troubles graves à l'ordre public".
"On reviendra". La préfète avait évoqué un "fort risque d'affrontements avec les forces de l'ordre stationnées aux abords du bois", étant donné "le mot d'ordre visant à réinvestir" la zone. "Ce n'est pas avec des arrêtés contre les manifestations que l'on va perdre notre détermination. Le mouvement est en plein essor et est plus que légitime", a déclaré lors d'un point presse un opposant portant un masque de hibou, tenant avec les autres une banderole "Hulot m'a radicalisé". Samedi soir, après avoir rebroussé chemin, une opposante a assuré, sous couvert d'anonymat : "On reviendra".
Source : AFP
Aucun déchet radioactif sur place pour le moment. Le site de Bure a été choisi en 1998 pour accueillir un laboratoire souterrain qui doit préparer l'enfouissement à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. Pour l'heure, aucun déchet radioactif n'est encore sur place. "Je suis à la disposition de tous les opposants légaux pour améliorer sans cesse le projet et les outils de concertation associés", a souligné vendredi le secrétaire d'État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, qui distingue "opposants légaux" et ceux qu'il appelle des "délinquants". "Ce n'est pas l'opposition qui s'est radicalisée, c'est le gouvernement qui change sa façon de faire", a contesté Jean-Marc Fleury, estimant qu'ils ne peuvent "pas parler avec des gens qui (les) expulsent".