Dans les prisons bloquées, "service minimum" pour les détenus

En prison, les activités des détenus sont ralenties ou annulées en raison des blocages (photo d'illustration).
En prison, les activités des détenus sont ralenties ou annulées en raison des blocages (photo d'illustration). © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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M.L
A l'appel de leurs syndicats, les surveillants pénitentiaires bloquent partiellement ou totalement de nombreuses maisons d'arrêt, où seules les missions essentielles sont assurées.

La grogne s'installe dans les prisons françaises. Lundi, 139 des 188 centres pénitentiaires du pays ont été impactés "à des degrés divers" par l'appel au blocage des principaux syndicats de surveillants. Le mouvement amorcé après l'agression de surveillants à Vendin-le-Vieil s'est même renforcé mardi, à l'annonce de nouvelles violences commises par un détenu sur sept surveillants à Mont-de-Marsan. Dans les établissements concernés, "chacun adapte les consignes en fonction de ses spécificités", explique Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT pénitentiaire, interrogé par Europe1.fr. Partout, la vie quotidienne des détenus est impactée.

Suspension des extractions judiciaires. Le personnel pénitentiaire fait partie des agents publics n'ayant pas le droit de faire grève, afin d'assurer la continuité de leur mission. Dans la plupart des prisons, c'est donc le personnel en repos hebdomadaire ou en congé qui "bloque" l'entrée sur le site, installant parfois des barricades. "On peut opter pour un blocage partiel : on laisse entrer l'équipe de jour, mais seulement elle. Et à l'intérieur, les surveillants peuvent ne plus assurer le déroulement des parloirs, par exemple : c'est service minimum", détaille Christopher Dorangeville.

Ces blocages partiels empêchent toutes les autres entrées ou sorties des centres pénitentiaires. "On suspend donc aussi toutes les extractions médicales ou judiciaires, par exemple", poursuit le secrétaire général. Quelques exceptions peuvent être faites pour le personnel médical ou de restauration, indispensable aux détenus. À Poitiers, la route a par exemple été barrée au livreur de pain, mais celui-ci a été autorisé à acheminer sa marchandise à pied, rapporte France Bleu.

Pas d'activités pour les détenus. Comme les repas, les promenades sont maintenues dans la plupart des centres pénitentiaires. "En revanche, les prestataires qui viennent organiser les activités hebdomadaires des détenus sont empêchés d'entrer sur les sites, donc, de fait, elles n'ont pas lieu", note Christopher Dorangeville.

Dans d'autres établissements, le blocage est "total" au petit matin, et tout le personnel prévu pour la journée est retenu à la porte. "Dans ce cas, le service de nuit est réquisitionné, forcément en effectifs réduits, et avec les mêmes conséquences", conclut le responsable syndical.