"Dans dix ans, un couple sur 2 se formera sur Internet"

Un Français sur 5 est inscrit sur un site de rencontre.
Un Français sur 5 est inscrit sur un site de rencontre. © GABRIEL BOUYS / AFP
  • Copié
M.Be. , modifié à
Internet est devenu un outil de mise en relation, qui pourrait bientôt permettre à un couple sur deux de se rencontrer, selon la sociologue Catherine Lejealle. 

Internet est le 3e lieu de rencontre, après le cercle d'amis et le travail. Et toutes les tranches d'âges et catégories socio-professionnelles sont concernées par les rencontres en ligne, qui se sont démocratisées. Au point que la sociologue du digital Catherine Lejealle, invitée de "Il n'y en a pas deux comme elle" vendredi sur Europe 1, prédit que d'ici dix ans, un couple sur deux se rencontrera sur Internet.

Des rencontres grâce à l'économie collaborative. "C'est en fait une extrapolation d'une étude américaine parue en 2012 qui disait déjà qu'un couple sur cinq s'était rencontré sur la Toile. Mais attention, pas forcément sur un site ou une application de rencontre", explique Catherine Lejealle. En effet, l'étude a révélé que ces couples se formaient principalement sur des sites d'échange de services comme les sites de covoiturage. Pour la sociologue, ce sont ces plateformes d'échange de services qui permettent les rencontres durables : "La mise en relation se fait en ligne, mais la découverte de l'autre, la véritable rencontre se fait en dehors du clavier. Donc on peut très bien imaginer qu'un couple sur deux se rencontrera sur Internet dans dix ans", conclut-elle.

"La bonne pratique c'est très vite se rencontrer". Le succès de ce moyen de rencontre s'explique par le fait qu'il ramène de l'authenticité dans la relation amoureuse, puisque l'idée première était un échange de service entre deux personnes. La sociologue compare avec les premiers sites de rencontres, dont le bilan est plutôt mitigé : "Historiquement, on a d'abord eu des sites comme Meetic qui nécessitaient beaucoup d'échanges virtuels avant la rencontre. Et on arrivait parfois à des échecs car il y avait une vraie complicité qui se nouait puisque le clavier désinhibe, mais quand les personnes se rencontraient, les corps n'avaient pas cette proximité. La bonne pratique est de très vite se rencontrer", conclut-elle.