Après deux semaines de mobilisation, ce samedi représentait le troisième acte de mobilisation nationale des "gilets jaunes". Sur Twitter, Christophe Castaner évoquait, vers 11 heures, "200 manifestants pacifiques sur les Champs-Élysées" et "1.500 perturbateurs à l’extérieur du périmètre venus pour en découdre". C'était sans compter les scènes de chaos qui ont lieu dans l'après-midi.
Arc de Triomphe tagué, voitures incendiées, magasins évacués, vitrines cassées, montées de barricades, échauffourées avec les forces de l'ordre ont émaillé une journée très tendue, dans la capitale comme en régions. A Paris, les dégâts sont considérables. Le ministre de l'Intérieur a dressé un nouveau bilan au 20h de TF1.
Une urgence absolue. Malgré "66.000 membres forces de l'ordre" mobilisés sur le territoire, dont 5.000 hommes à Paris, les scènes de violence ont une nouvelle fois entaché la journée de mobilisation. Dans la soirée, le climat s'annonçait "plus apaisé, mais pas totalement sécurisé", avec encore quelques incendies, mais la place de l'Etoile et le sommet de l'Arc de Triomphe sont de nouveau sous contrôle. Le chiffre le plus alarmant est celui du bilan humain : "Il y a plus de 100 blessés", a dénombré Christophe Castaner "dont une personne en urgence absolue", un gilet jaune percuté par une grille rue de Rivoli.
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263 interpellations. Alors qu'on estime que 3.000 casseurs ont pris part à la manifestation, il y a eu "263 interpellés". Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs indiqué que certains casseurs s'étaient camouflés en "gilets jaunes", des casseurs qui "étaient là pour piller, blesser, tuer même".
Je le dis solennellement aux gilets jaunes : ne vous laissez plus embarquer dans ces scènes de violences.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 1 décembre 2018
Ne participez pas à ces attaques de factieux.
Le Gouvernement vous tend la main. Nous devons dialoguer. Faire chemin commun. #1erDécembre#LE20Hpic.twitter.com/EfQJ9BB40b
Christophe Castaner a voulu souligner qu'en n'interdisant pas aux piétons de circuler sur les Champs-Elysées, il avait "tendu la main" aux "manifestants légitimes" et invite une nouvelle fois au dialogue. "Le Premier ministre a dit que son bureau est encore ouvert. Protégez-vous, ne participez plus à ces attaques", a-t-il demandé aux manifestants.
Instaurer l'état d'urgence ? Castaner dit ne pas avoir de "tabou"
Christophe Castaner, interrogé sur l'opportunité d'instaurer l'état d'urgence, a dit ne pas avoir de "tabou", samedi soir à l'issue d'une journée de violences en particulier à Paris, dans le sillage d'une nouvelle mobilisation des "gilets jaunes". "Nous étudierons toutes les procédures qui nous permettront de sécuriser plus encore", a souligné le ministre sur BFMTV. "Tout ce qui permettra de sécuriser plus, moi je n'ai pas de tabou. Je suis prêt à tout regarder". Le ministre a comparé les auteurs des violences survenues samedi dans la capitale à des "factieux, des séditieux".
Dans un communiqué, le syndicat de police Alliance a demandé samedi l'instauration de l'état d'urgence.
Chistrophe Castaner assure que "tous les moyens de la police, de la gendarmerie et de la sécurité civile étaient mobilisés aujourd'hui" pic.twitter.com/E9maYhptUJ
— BFMTV (@BFMTV) 1 décembre 2018
Ce régime d'exception avait notamment été mis en place après les attentats terroristes de Paris de 2015, mais aussi après les révoltes sociales de novembre 2005 dans les banlieues.