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Jihane Bergaoui, édité par Antoine Terrel , modifié à
Le centre éducatif fermé de Savigny-sur-Orge organise mercredi une journée portes-ouvertes. Douze mineurs, souvent multi-récidivistes, y sont encadrés. 
REPORTAGE

Depuis 2002, ils représentent une structure alternative à la prison. Les centres éducatifs fermés (CEF), gérés par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), prennent en charge les mineurs âgés de 13 à 18 ans en conflit avec la loi, comme à Savigny-sur-Orge, dans l'Essonne. En cette journée de 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, la PJJ organise dans ce dernier établissement, comme dans une centaine d'autres partout en France, une journée portes-ouvertes. Europe 1 a pu y rencontrer plusieurs jeunes et membres du personnel encadrant. 

À Savigny-sur-Orge, douze mineurs, exclusivement des garçons âgés de 16 à 18 ans, sont encadrés. Des jeunes souvent multi-récidivistes pour qui ce CEF est une alternative à la prison. "J'ai fait un mois et demi de détention, et depuis que je suis sorti, je suis ici. C'est toujours mieux d'être ici qu'en prison", reconnaît un des jeunes au micro d'Europe 1. 

"Tout un travail autour du quotidien"

Pour ces mineurs, il ne s'agit toutefois pas de détention, mais bien de résidence sous la surveillance permanente d'adultes, le tout avec des règles strictes, précise Malika Zervet, la directrice de l'établissement. "Les chambres sont fermées de 9 à 17 heures", décrit-elle à Europe 1, tandis que les jeunes pris en charge doivent "prendre des repas en collectif, à heures fixes". "C'est tout un travail autour du quotidien".  

Pour ces jeunes souvent en rupture scolaire, le placement dure six mois, le temps de les éloigner de leur environnement d'origine et de les accompagner au cas par cas. "La première semaine, ça fait bizarre. Mais après on s'habitue", confie encore un pensionnaire. "Je pense que ça m'a apporté des trucs et je vais peut-être changer. Mais c'est dur. C'est pas comme ça que ça se fait".

Éviter la récidive

Travaux techniques, maraîchage, et même "médiation animale" : ces mineurs suivent différents ateliers pour les amener à mieux se connaitre, par exemple, en observant les bêtes de la ferme comme les rats. "L'idée de la cage est de montrer cette idée de l'enfermement. Un rat qui choisit de sortir va être plus intelligent, plus sociable. En revanche, un rat qui choisit de ne pas sortir ne pourra pas développer ses capacités naturelles", explique à Europe 1 Victoria Sül, éducactrice de la PJJ. L'objectif, selon elle, est également de "montrer aux jeunes que la prison et le CEF peuvent être un passage dans leurs vie, mais ne doivent pas être leur vie (...) qu'ils vont faire leur propre choix et comment on peut les accompagner à faire les bons choix". 

Au fil des mois, les éducateurs préparent la sortie et la réinsertion de ces jeunes avec un objectif, éviter la récidive.