Cédric Herrou, condamné pour avoir aidé des migrants, sera au Festival de Cannes

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Jacques Therence, édité par A.D
A l'affiche d'un documentaire sur les migrants de la vallée de la Roya sélectionné à Cannes, l'agriculteur pro-migrants montera les marches sur la Croisette.

Le militant Cédric Herrou est une nouvelle fois jugé lundi à Nice pour injures publiques envers le préfet des Alpes-Maritimes. Mais l'agriculteur, qui s'est fait remarquer pour son aide apportée aux migrants, va aussi prochainement gravir les marches d'une toute autre sorte de palais, celui des Festivals, à Cannes. Il joue dans le film A tous vents de Michel Toesca sur la gestion des migrants dans la vallée de la Roya, film qui a été sélectionné par Thierry Frémaux, directeur général du Festival.

"Un outil pour notre cause". Au casting figure Cédric Herrou, en théorie plus habitué aux prétoires qu'aux paillettes. L'agriculteur est très fier de cette sélection, pour son combat, dit-il, même s’il devra en contrepartie se faire violence en mettant un costume nœud papillon : "Il y a une tenue obligatoire, donc il faudra s'y soumettre. C'est du bling-bling mais on est là pour vendre un film avant tout", explique l'agriculteur qui voit cette sélection "comme un outil pour que notre cause avance. C'est une histoire qui s'est passée chez nous et qui va être vue à l'international. Qu'on soit pour ou contre, ça restera dans l'Histoire avec un grand H", se félicite l'acteur du quotidien.

Un scénario "au fil des jours". Le tournage a duré trois ans dans la vallée de la Roya, sur les routes, en forêt, chez des habitants. Le réalisateur, seul avec sa vieille caméra, a fait l’image et le son. Le rendu final est un documentaire à tout petit budget, avec des scènes d’aventure, d’action, de doute, mais aussi, quand même, de joie. "Il n'y a aucun scénario. Le scénario s'est écrit comme ça, au fil des jours. On y voit des gens qui habitent dans la Roya, qui voient des gens arriver, qui ne parlent pas leur langue, qui marchent sur les routes, qui sont traités de façon odieuse par l'Etat et la préfecture. Certains les emmène chez eux, leur donnent à manger, des habits. Ils les font passer, comment l'accueil est organise", souligne le réalisateur. Le film a d'ailleurs changé de titre depuis sa sélection, afin d'être être plus évocateur. Il s'appelle désormais "Libre" et sera projeté en séance spéciale durant la quinzaine.