Boulettes de pétrole sur des plages de Saint-Tropez : des filets déployés en mer

L'origine de la pollution reste indéterminée.
L'origine de la pollution reste indéterminée. © Frédéric Michel/Europe 1
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avec AFP , modifié à
"Quelques résidus d'hydrocarbures, moins de 2% de la quantité globale, n'ont pas pu être pompés", rappelle le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. 

Des filets ont été déployés en mer pour récupérer les résidus d'hydrocarbures déversés dans la Méditerranée lors de la collision de deux navires au large de la Corse, et dont certains ont atteint des plages de Saint-Tropez, a annoncé mercredi le ministère de la Transition écologique.

Des échantillons prélevés. Si les moyens activés par l'État pour contenir le pétrole relâché en mer "ont permis de récupérer la quasi-intégralité du ruban d'hydrocarbures, (…) quelques résidus d'hydrocarbures, moins de 2% de la quantité globale, n'ont pas pu être pompés", rappelle le ministère dans un communiqué. "Ces reliquats atteindront, sous forme de 'boulettes', certaines côtes du littoral méditerranéen du Var et des Alpes-Maritimes", a précisé le ministère, confirmant qu'"une partie a déjà été signalée à Ramatuelle".

Pollution sur la plage de l'Escalet (960x640) Frédéric MICHEL/AFP

Dans un communiqué mardi soir, la préfecture du Var n'avait pu "établir avec certitude l'origine de la pollution" sur ces plages du golfe de Saint-Tropez, précisant que "des échantillons (avaient) été prélevés" pour analyse. Plus tôt dans la journée mardi, la préfecture maritime de Méditerranée avait annoncé que cette pollution "semblait provenir" du pétrole échappé lors de la collision du roulier tunisien Ulysse et du porte-conteneurs chypriote Virginia le 7 octobre au large de l'île de Beauté.

Les plages fermées au public. Pour contenir le phénomène en mer, les services de l'État déploient des filets pour récupérer ces résidus qui n'ont pu être pompés, souligne le communiqué du ministère de la Transition écologique et solidaire mercredi. Mardi, des résidus d'hydrocarbures se sont échoués sur plusieurs célèbres plages de l'est du Var, dont celle de Pampelonne, rendue mythique par Brigitte Bardot, à Ramatuelle, près du Golfe de Saint-Tropez.

Mélangées à des herbes de posidonie, des milliers de boulettes visqueuses ont également touché des plages à Saint-Tropez, Sainte-Maxime et La-Croix-Valmer. Les plages ont été fermées au public et la préfecture du Var a annoncé l'ouverture d'une cellule de crise avant d'activer le plan Polmar (pollution maritime) terre. 

Des opérations de nettoyage jeudi. La préfecture et le ministère de la Transition écologique ont également annoncé que des opérations de nettoyage des plages débuteront jeudi matin. Des opérations de dépollution des plages de Ramatuelle, Saint-Tropez et Sainte-Maxime mobilisant plus d'une centaine de personnels (employés communaux, forestiers-sapeurs mis à disposition par le conseil départemental, militaires, pompiers...) débuteront jeudi matin, a annoncé le préfet du Var Jean-Luc Videlaine. Les experts du Cedre (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) de Brest, actuellement en reconnaissance, apporteront également leur expertise pour la dépollution, a-t-il précisé.

"Dans les prochaines heures, de nombreux agents de l'État seront mobilisés pour intervenir sur les plages et sites naturels concernés pour effectuer des opérations de suivi, de ramassage des galettes, de nettoyage puis de stockage des déchets en vue de leur traitement ultérieur", a ajouté le ministère de la Transition écologique dans un communiqué.

 

La mairie dépose plainte. Le maire de Ramatuelle a annoncé jeudi avoir déposé plainte pour la pollution de la plage de Pampelonne par ces boulettes d'hydrocarbure. "J'ai déposé plainte (jeudi) matin auprès de la gendarmerie pour pollution et dégradation du littoral de la presqu'île de Saint-Tropez et en particulier Ramatuelle, la plage de Pampelonne", a indiqué Roland Bruno lors d'une rencontre avec la presse pour le début des opérations de nettoyage. "Nous avons fait des constats d'huissier et nous tenons une comptabilité précise des dépenses engagées, l'objectif étant que ce soit in fine facturé par celui qui sera reconnu coupable de cette pollution", a précisé Jean-Luc Videlaine, préfet du Var. Le département, dont sept communes et 17 plages sont touchées, s'est associé à la plainte de Ramatuelle.