Boris Cyrulnik : "Il faut distinguer religion et spiritualité"

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G.P. , modifié à
Le neuro-psychiatre français publie un nouvel ouvrage, "Psychothérapie de Dieu", dans lequel il s'intéresse au poids de Dieu dans la vie quotidienne des êtres humains.
INTERVIEW

Boris Cyrulnik n'était "ni croyant, ni pratiquant, mais très intéressé". C'est lors d'un séjour au Congo, où le neuro-psychiatre était envoyé par l'Unicef pour travailler avec les enfants soldats, qu'il a eu l'idée de son livre "Psychothérapie de Dieu".

Dix ans de travail. "Tous les enfants soldats que je voyais me disaient : 'expliquez-moi pourquoi je ne me sens bien qu'à l'Eglise ?'", raconte Boris Cyrulnik dans Bonjour la France. "J'ai alors voulu comprendre pourquoi ils ne sentaient bien que dans ce lieu". Un travail d'une dizaine d'années, rédigé en deux ans, sur le religieux, "un monde totalement étranger" pour le médecin.

"La spiritualité est une intime conviction". Même si Dieu désigne des choses différentes, il est une fonction humaine essentielle qui concerne pratiquement 7 milliards de personnes", rappelle le spécialiste. C'est également pour cette raison que Boris Cyrulnik a voulu se pencher sur cette question fondamentale de nos sociétés. Un travail qui lui a permis de préciser des notions. "Il faut distinguer la religion et la spiritualité. La spiritualité est un sentiment intense, c'est une intime conviction", détaille ainsi le spécialiste, "alors que la religion est culturelle et que chaque culture donne forme à cette croyance."