#BalanceTonYoutubeur : la parole se libère après un tweet de Squeezie

Le youtubeur Squeezie a dénoncé le comportement déplacé de certains de ses collègues.
Le youtubeur Squeezie a dénoncé le comportement déplacé de certains de ses collègues. © Capture d'écran Twitter
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Squeezie, vidéaste suivi par onze millions de personnes, a affirmé que certains de ses collègues profitaient de leur notoriété pour abuser de jeunes fans.

Avec plus de onze millions d'abonnés sur Youtube et cinq millions sur Twitter, Squeezie est l'un des youtubeurs les plus suivis de France. Alors forcément, quand il parle, il y a du monde qui écoute. Le vidéaste de 22 ans a dénoncé, lundi, le comportement de certains de ses collègues "qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels". Une déclaration choc qui a été alimentée par les internautes avec le #BalanceTonYoutubeur, visant à faire éclater les pratiques malsaines qui existent dans le milieu très secret de Youtube.

Squeezie agite la toile. Tout est parti d'un tweet publié par Squeezie lundi soir. "Les YouTubers (y compris ceux qui crient sur tous les toits qu’ils sont féministes) qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels, on vous voit, la vérité finit toujours par éclater", a-t-il écrit. Alors que le réseau social (et la société par ricochet) résonne encore de la campagne #BalanceTonPorc, ces quelques mots ont fait l'effet d'une bombe. Immédiatement, le tweet est partagé en masse, certains internautes n'hésitant pas à donner des noms, sans preuve. En moins de deux jours, le tweet de Squeezie affole les compteurs : 42.000 retweets, 100.000 "j'aime" et 3.800 commentaires.

Emballement des internautes. Face à l'emballement des internautes, Squeezie - Lucas Hauchard de son vrai nom - précise son intention quelques heures plus tard. "Je ne vais pas porter d’accusations précipitées mais les concernés ne sont pas forcément ceux auxquels vous pensez. Je voulais dans un premier temps mettre un doigt sur ces pratiques et inciter les concernés à vite arrêter. Traiter ce sujet est complexe et nécessite du temps…", explique le youtubeur aux cinq milliards de vues. Un temps que ne se sont pas accordés les internautes qui ont alimenté la machine avec un nouveau hashtag : #BalanceTonYoutubeur.

Inspiré de #BalanceTonPorc, on y retrouve beaucoup d'affirmations, de témoignages et même d'accusations, le tout dans la confusion propre à Twitter. Certain(e)s racontent leur expérience de harcèlement avec des youtubeurs anonymes réclamant des photos nues ou les incitant à venir les rencontrer en privé, chez eux ou dans leur loge après des spectacles ou des conventions. D'autres publient carrément des noms de stars du web, dont certaines parmi les plus populaires en France. Le sujet est d'autant plus compliqué qu'il implique souvent des mineurs et des personnalités désormais plus suivies que les chanteurs et les acteurs. 

Début d'un mouvement de fond ? A l'heure actuelle, aucune accusation n'a été appuyée par des preuves tangibles. Difficile donc de savoir qui était visé par Squeezie. Mais le débat est désormais ouvert. Mashable a ainsi recueilli le témoignage anonyme d'une jeune femme amie avec un youtubeur qu'elle a un jour surpris en train d'avoir une conversation déplacée avec une abonnée de 14 ans, qu'il décrivait lui même comme "torriiiiiiiiiiiiiiiiiide". Elle cite également d'autres exemples, sans jamais donner de nom, de vidéastes qui abusent de leurs fans lors de soirées trop arrosées. Le site rappelle qu'à l'étranger, le phénomène n'est pas nouveau : en Belgique et aux États-Unis, des youtubeurs ont été ciblés, voire condamnés, pour des faits similaires. La France ne fait peut-être que découvrir le phénomène.

Autre vidéaste star, Cyprien (12,2 millions d'abonnés sur Youtube) a réagi mercredi à la polémique déclenchée par son ami et collègue. "Quelques YouTubeurs abusent de leurs abonnés et ils entachent la réputation de tous les créateurs. Ne nous mettez pas tous dans le même panier, les rumeurs nuisent, pour la plupart on essaie de faire d’Internet un espace sain de création", a-t-il tweeté, avant d'ajouter : "Merci d’être un minimum respectueux, on parle de nombreuses victimes mineures qui apportent leurs témoignages".