Attentats du 13-Novembre : les familles attendent le point annuel sur l'enquête

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Chloé Triomphe et Salomé Legrand, édité par Anaïs Huet
Les victimes des attentats du 13-Novembre vont rencontrer pour la dernière fois, lundi, le juge d'instruction en charge du dossier depuis le début, mais qui va changer d'affectation. Cela ne signe évidemment pas la fin de l'enquête.

C'est un rendez-vous annuel pour les familles des victimes du 13-Novembre, mais cette fois, il aura une connotation particulière. Le juge d'instruction, Christophe Tessier, très apprécié des victimes et de leurs familles, va changer d'affectation et doit donc passer le relais. Lundi, il va donc présenter aux parties civiles son successeur, l'un des six magistrats de son équipe qui suit ce dossier depuis deux ans et demi. 

"On ne peut que regretter qu'on change d'interlocuteur". Pour Philippe Duperron, président de l'association 13-11-15, le départ de Christophe Tessier est une lourde perte. "J'ai eu l'impression de quelqu'un de disponible, qui a une parfaite connaissance de l'ensemble de ce dossier compliqué, touffu et dense, à la fois dans les personnages et les ramifications, y compris à l'étranger. C'est quelqu'un qui a dû consacrer de très nombreuses heures pour arriver à cette connaissance. On ne peut évidemment que regretter qu'on change d'interlocuteur", confie-t-il au micro d'Europe 1. "Ce que nous souhaitons très sincèrement, c'est que ce changement de patron de la procédure ne soit pas une cause de retard. Il faut que le procès se tienne le plus vite possible, car nous avons besoin de réponses", martèle-t-il.

Neuf mises en examen. Pour autant, malgré ce départ, l'enquête est loin d'être close. À ce jour, neuf personnes ont déjà été mises en examen par la justice française, dont Salah Abdeslam, le seul membre rescapé du commando du 13-Novembre. Trois terroristes sont détenus à l'étranger, dont l'un des auteurs des attentats de Bruxelles en 2016, deux autres viennent d'être remis à la France, et deux suspects sous mandat d'arrêt restent toujours introuvables.

Une collaboration internationale. L'enquête a clairement pris une envergure internationale, à l'image de ces terroristes passés par toute l'Europe. La France collabore ainsi étroitement avec la justice de six pays, dont la Belgique. Mais surtout, l'instruction a permis de démontrer les liens entre les attentats de Paris et Bruxelles, mais également avec l'auteur de l'attentat manqué du Thalys en août 2015, ainsi que de probables connexions avec plusieurs autres terroristes comme Medhi Nemmouche, geôlier des otages français en Syrie, ou Sid Ahmed Ghlam, soupçonné de projets contre des églises de Villejuif.

Une enquête aux ramifications multiples que le juge d'instruction espérait l'an dernier clôturer au printemps 2019, première étape avant un procès.