Attentat raté sur les Champs-Elysées : l'assaillant avait voulu rejoindre la Syrie

Adam D. a projeté son véhicule piégé contre un fourgon de gendarmes, lundi sur les Champs-Élysées, ne faisant pour seule victime que lui-même.
Adam D. a projeté son véhicule piégé contre un fourgon de gendarmes, lundi sur les Champs-Élysées, ne faisant pour seule victime que lui-même. © AFP
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M.Be avec AFP , modifié à
L'auteur d'un attentat raté lundi sur les Champs-Élysées, qui visait un fourgon de gendarmes, avait exprimé sa volonté de rejoindre la Syrie dans une lettre-testament.

Il voulait rejoindre la zone irako-syrienne mais en a été empêché : l'auteur de l'attentat raté contre un fourgon de gendarmes sur les Champs-Élysées lundi avait écrit dans une lettre-testament "avoir voulu rejoindre la Syrie", a annoncé jeudi le procureur de la République de Paris François Molins.

Dans cette lettre, retrouvée dans son véhicule piégé et envoyée à plusieurs de ses proches le jour de l'attaque, Adam D. précise en avoir "été empêché par des 'apostats contre l'État islamique'". Le parquet s’appuie également sur le témoignage d'une proche qui a attesté de la volonté d'Adam D. de rejoindre la zone irako-syrienne. L'homme, fiché S depuis août 2015, a d'ailleurs été contrôlé à plusieurs reprises en 2016 alors qu'il se rendait en Turquie. 

Trois séjours en Turquie en 2016. Adam D. a notamment effectué trois séjours en 2016 en Turquie : en janvier, il est contrôlé à l'embarquement d'un vol Paris-Istanbul et déclare alors effectuer un voyage professionnel dans le cadre de son entreprise de négoce de bijoux. À son retour, Adam D. fait une déclaration de douanes pour importation de bijoux. Après un nouveau séjour à Istanbul, il déclare être porteur de 4.800 euros en numéraire, d'un lingot d'or et de bijoux. Là encore, il avance le caractère professionnel de son séjour.

Enfin, en octobre 2016, il est de nouveau contrôlé à l'embarquement à Paris à destination de la Turquie, et justifie encore son séjour par une importation de métaux. Adam D. avait en effet créé en 2014 une entreprise d'achat et de revente de métaux et d'or. Toutefois, le procureur s'est demandé jeudi si ces "séjours en Turquie sous couvert réel ou supposé de son activité professionnel" n'ont pas pu également servir son projet terroriste. 

Un arsenal de guerre et une voiture pigée. De même, un véritable arsenal de guerre a été retrouvé dans le véhicule piégé ainsi qu'au domicile d'Adam D. dans l'Essonne, qui atteste de "l'ampleur de l'action terroriste projetée" a affirmé le parquet jeudi. François Molins a souligné qu'Adam D. avait conçu "un dispositif qui, selon toute vraisemblance, avait pour objet de faire de son véhicule un engin explosif". Ont notamment été retrouvés des armes, des milliers de munitions, deux bouteilles de gaz de 13 Kg chacune, et une besace calcinée qui contenait de très nombreux projectiles ressemblant à des ogives. 

L'assaillant disposait bien d'une autorisation de détention d'armes de catégories D et avait déclaré des armes de catégories C, dans le cadre de sa pratique du tir sportif. Mais ce sont des dizaines d'armes à feu de toutes catégories, ainsi que des cartouches, des chargeurs et des armes blanches, qui ont été également retrouvées en nombre à son domicile. De quoi faire douter le parquet de la véracité du caractère "sportif" de cette activité de tir, qui aurait pu servir à masquer sa préparation à un acte terroriste.