Ambulances : le périphérique parisien bloqué mardi matin, 14 interpellations

Une ambulance a également été enlevée et mise à la fourrière. (image d'archives)
Une ambulance a également été enlevée et mise à la fourrière. (image d'archives) © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP , modifié à
Des ambulanciers ont de nouveau manifesté mardi matin, bloquant le périphérique parisien, avant qu'une quinzaine d'entre eux ne soient interpellés par les CRS. 

Le périphérique parisien a été de nouveau bloqué mardi matin au deuxième jour d'une mobilisation d'ambulanciers contre une réforme du financement des transports sanitaires menaçant selon eux les petites et moyennes entreprises. Certains ambulanciers sont restés la nuit et une bonne partie de la matinée sur le périphérique, notamment vers la porte de Bercy, avant l'intervention des CRS. Au total, 14 d'entre eux ont été interpellés pour participation délictueuse à un attroupement, entrave à la circulation et obstacle à l'enlèvement, selon la préfecture de police. Une ambulance a également été enlevée et mise à la fourrière. Le blocage a été levé à 10h35.

"La goutte d'eau qui fait déborder le vase". Dans la ligne de mire des manifestants, l'article 80 du projet de budget de la sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre 2018. Depuis cette date, la prise en charge des transports des patients revient directement aux hôpitaux et cliniques plutôt qu'à l'Assurance maladie, tout comme le choix des ambulances privées, auparavant réservées aux patients. "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a affirmé Olivier Meraud, directeur des ambulances Brie Comte Robert, en Seine-et-Marne. Il cite, pêle-mêle "la hausse des prix du gasoil, la tarification des transports qui n'a pas été revalorisée depuis 2013, les normes". Le mouvement, auquel ne participaient pas les principales fédérations du secteur, est parti de coordinations de terrain, mené par l'Association pour la défense du transport sanitaire (ADTS), créé il y a un mois.

Crainte d'une uberisation du secteur. "Les syndicats ne nous représentent pas", selon Olivier Menaud, qui a participé au mouvement lundi, "car légal et déposé en préfecture", mais n'est pas resté jusqu'à mardi matin. Sinan Cakir, gérant des ambulances du Châtelet en Seine-et-Marne, a continué la mobilisation et compte poursuivre "jusqu'à ce que l'on soit reçu par la ministre". "L'article 80, c'est la mort des petites structures, qui ne peuvent concurrencer les grosses sur les appels d'offres des hôpitaux", justifie-t-il. De source aéroportuaire, une quinzaine d'ambulanciers bloquaient en milieu de journée les routes menant aux terminaux de Roissy, rendant la circulation "difficile" près du Terminal 1. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a rejeté les inquiétudes exprimées par les ambulanciers lundi soir, disant avoir été "très attentive à ne pas favoriser l'uberisation" du secteur. "Les dépenses de transport ont considérablement augmenté d'année en année", a par ailleurs rappelé la ministre, qui veut inciter les hôpitaux à "rationaliser les transports".

Le mouvement se poursuivra mercredi. Au terme de ce deuxième jour de blocages de routes, l'Association pour la défense des transporteurs sanitaires (ADTS) a annoncé mardi la poursuite du mouvement mercredi et demande à être reçue par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. L'ADTS demande à participer à une réunion prévue dans la journée mercredi entre la ministre et les syndicats de transport sanitaire. Agnès Buzyn a indiqué mardi lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale que son cabinet avait déjà rencontré la veille les manifestants. Insuffisant pour l'ADTS qui s'estime "snobée".