Aide aux migrants : fin de garde à vue pour le militant Cédric Herrou

Le jeune agriculteur bio est devenu un symbole de l'aide aux migrants.
Le jeune agriculteur bio est devenu un symbole de l'aide aux migrants. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon son avocat, les gendarmes souhaitaient vérifier la situation de deux migrants mineurs, arrivés chez lui et pour lesquels l'agriculteur militant avait fait un signalement auprès des autorités et demandé leur prise en charge.

La garde à vue de Cédric Herrou, militant devenu symbole de l'aide aux migrants à la frontière franco-italienne, a pris fin jeudi après-midi, a-t-on appris auprès de l'association Roya Citoyenne.

"On ne sait pas trop pourquoi il a été arrêté". Mercredi à 16h, Cédric Herrou avait été placé en garde à vue à la gendarmerie de Breil-sur-Roya, dans les Alpes-Maritimes alors que, selon son avocat Maître Zia Oloumi, les gendarmes souhaitaient vérifier la situation de deux migrants mineurs, arrivés chez lui et pour lesquels l'agriculteur militant avait fait un signalement auprès des autorités et demandé leur prise en charge. "Il est sorti et les deux gamins arrêtés en même temps ont été pris en charge par l'Aide sociale à l'Enfance (ASE), service du département", a indiqué l'association.

Plus tôt dans la journée, son avocat avait affirmé qu'il était reproché à son client une "aide à l'entrée, à la circulation et au séjour d'étrangers en situation irrégulière". "Il n'a jamais fait traverser la frontière à des jeunes. Il y a une espèce de flou. On ne sait pas trop pourquoi il a été arrêté", a-t-on précisé de même source.

"Je suis innocent". Cédric Herrou, jeune agriculteur bio de la région de Nice, a été condamné en février à une peine d'amende de 3.000 euros avec sursis dans une affaire similaire pour avoir "transporté des gens", des migrants - majoritairement des Soudanais et Érythréens - depuis l'Italie et aidé jusqu'à 200 clandestins. Le parquet de Nice avait fait appel de sa condamnation. Jugé lundi en appel par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, le ministère public a requis une peine de huit mois de prison avec sursis à son encontre. "Je suis innocent", avait déclaré sobrement Cédric Herrou, 37 ans, au tribunal, estimant "faire le travail de l'État". Comment peut-on "dormir quand des gens sont dehors" et qu'"il pleut?" s'interrogeait-il.

A la frontière franco-italienne, le nombre de migrants est en forte hausse. Lundi matin, un migrant de 27 ans a été retrouvé, électrocuté, sur le toit d'un train en provenance d'Italie et hospitalisé dans un état grave.