Affrontements extrême-gauche et ultra-droite : "ces guerres de territoire" qui inquiètent le Renseignement

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Pierre de Cossette, édité par Ugo Pascolo
Les services de renseignement français redoutent "de nouvelles exactions" entre l'extrême-gauche et l'ultra-droite, dans un contexte social tendu depuis plusieurs semaines. 

Universités occupées par des militants d'extrême-gauche, identitaires qui veillent à ce "qu'aucun clandestin ne puisse rentrer en France" dans les Alpes. Depuis plusieurs semaines, le contexte social est tendu. Mais au-delà de ces actions séparées de l'extrême gauche et de l'extrême droite, les services de renseignement sont préoccupés par les tensions entre les activistes des deux bords. 

Des tensions, jusqu'à l'affrontement. "Des guerres de territoire", c'est comme cela que les policiers appellent ce phénomène qui se concrétise par des affrontements multiples entre les militants des deux extrêmes. Parmi les raisons probables de cette montée de violence, l'implantation de quartiers généraux de mouvances d'ultra-droite que leurs adversaires les plus farouches ne veulent pas voir prospérer. Le Gud, le groupe union défense, qui a été renommé Bastion Social, réalise depuis un an des actions symboliques, comme distribuer des vivres à des défavorisés "français de souche". Des antennes du mouvement se sont ainsi installées à Strasbourg, Marseille, Aix-en-Provence et surtout, à Lyon, lieu de naissance du mouvement. 

 

C'est d'ailleurs dans la ville de Gérard Collomb qu'une série d'incidents, avec des dégradations de part des autres, a débouché sur une grosse bagarre avec bombes lacrymogènes, tasers, bâtons de bois. Une altercation qui a mené le patron du Bastion social, Steven Bissuel, a être mis en examen. 

Le Renseignement redoute de "nouvelles exactions". De vives tensions se font également sentir entre anti-fa et membres de l'Action française, le mouvement fondé par Charles Maurras, qui cherchent de la visibilité. Ce week-end à Saint-Etienne, la police a dû s'interposer. Dans une note il y a deux semaines, le service de renseignement territorial expliquait que les activistes d'ultra droite ne veulent pas "laisser la rue à leur opposants d'ultra gauche", ce qui accroît les risques d'affrontements. Il redoute désormais "de nouvelles exactions".