Affaire Ramadan : 130 personnalités signent une tribune en soutien à Mediapart

"Charlie Hebdo" et l'ancien Premier ministre Manuel Valls reprochent à Mediapart d'avoir protégé l'islamologue Tariq Ramadan.
"Charlie Hebdo" et l'ancien Premier ministre Manuel Valls reprochent à Mediapart d'avoir protégé l'islamologue Tariq Ramadan. © SIA KAMBOU / AFP
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avec AFP , modifié à
Les signataires dénoncent une "campagne de délation" qui vise selon eux "le symbole d'une presse libre, indépendante des pouvoirs quels qu'ils soient, au service du droit de savoir des citoyennes et des citoyens".  

130 personnalités ont signé une tribune en soutien à Mediapart après que Charlie Hebdo et l'ancien Premier ministre Manuel Valls ont reproché au site d'avoir protégé l'islamologue Tariq Ramadan, accusé de viol, a annoncé dimanche le site d'information. "Il semble bien que nous soyons confrontés ici à une campagne politique qui, loin de défendre la cause des femmes, la manipule pour imposer à notre pays un agenda délétère, fait de haine et de peur", soulignent dans cette tribune les écrivains Patrick Chamoiseau et Jean-Claude Carrière, l'économiste Thomas Piketty, la militante féministe Caroline De Haas, l'ex-député PS Christian Paul ou l'artiste Sarkis.

"Une enquête fouillée".Charlie Hebdo avait titré mercredi sur une caricature du directeur du site Edwy Plenel accompagnée du titre "Affaire Ramadan, Mediapart révèle : 'On ne savait pas'", en référence aux deux plaintes pour viol déposées contre Tariq Ramadan. Les détracteurs de Mediapart et d'Edwy Plenel leur reprochent d'avoir gardé ces faits sous silence et débattu avec Tariq Ramadan. "Mediapart est l'un des rares grands moyens d'information français à avoir publié une enquête fouillée sur Tariq Ramadan", répliquent les signataires de la tribune.

"Une campagne de délation". "Tout doit avoir le droit de se dire, de s'écrire et de se représenter, et cela doit être dit et répété, particulièrement pour Charlie Hebdo", affirment les signataires de la tribune, en ajoutant : "Nous avons aussi le droit d'écrire que la Une de Charlie de cette semaine est diffamatoire et haineuse". Les signataires dénoncent "une campagne de délation, dont 'l'argumentaire' défie la logique, la justice, et la morale". "La campagne inique menée contre Mediapart et sa rédaction est dangereuse : elle vise le symbole d'une presse libre, indépendante des pouvoirs quels qu'ils soient, au service du droit de savoir des citoyennes et des citoyens", poursuivent-ils.