Affaire Grégory : les parents Villemin ont "l’espoir d'un dénouement"

© GERARD CERLES / AFP
  • Copié
A.H. , modifié à
32 ans après l'assassinat de Grégory, les époux Villemin nourrissent à nouveau l'espoir d'obtenir les réponses qu'ils attendent.
INTERVIEW

Saura-t-on un jour qui a tué Grégory, quatre ans, en octobre 1984 ? L'affaire a resurgi mercredi, et tout s'est brusquement accéléré depuis. Vendredi midi, Jacqueline et Marcel Jacob, la grand-tante et le grand-oncle du petit Grégory ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort

"Quelque chose est en train de se débloquer". Depuis 32 ans, Christine et Jean-Marie Villemin se battent pour enfin obtenir la vérité. "Ce sur quoi ils se réjouissent, c'est que tant d'années après, le dossier puisse connaître un tel rebondissement", atteste Me Marie-Christine Chastant-Morand, l'avocate des parents de Grégory, interrogée sur Europe 1. Ces avancées spectaculaires dans l'enquête ont été permises suite à la réouverture du dossier en 2008. Les époux Villemin "ont le sentiment que quelque chose est en train de se débloquer. (…) Ils se rendent compte que depuis 2008, il y a eu un travail extrêmement conséquent", indique l'avocate. En effet, une cellule d'enquête travaille à temps plein sur le dossier, à Dijon et en région parisienne. Ces gendarmes s'appuient notamment sur un "super-logiciel", AnaCrim, capable d'analyser des centaines de pièces de procédure, à la recherche de failles dans des affaires non élucidées.

"Ce que Jean-Marie Villemin a entendu l'a médusé". L'enquête se concentre sur le cercle familial des Villemin. Marcel Jacob, oncle maternel de Jean-Marie Villemin, 71 ans, a été déféré au parquet général vendredi matin aux côtés de son épouse, Jacqueline, 85 ans. Tous deux avaient été placés en garde à vue mercredi. Monique Jacob, née Villemin, grand-mère de Grégory, a par ailleurs été entendue comme témoin. Elle est soupçonnée d'être l'auteure d'une lettre envoyée en 1989 au juge Maurice Simon, alors en charge des investigations. Elle y menaçait le magistrat, sur le point d'abandonner les charges pesant contre la mère de Grégory, un temps soupçonnée d'avoir tué son fils. En apprenant la nouvelle, Jean-Marie Villemin était "sidéré", témoigne Me Chastant-Morand. "Maintenant, il n'a pas eu sa mère, il n'a pas d'élément de sa part, donc il reste prudent. Mais ce qu'il a entendu l'a médusé", affirme l'avocate.

"Ils sont confiants". Au vu de ces nouveaux éléments, les époux Villemin ont désormais "l'espoir que l'on arrive sur un dénouement", glisse l'avocate du couple. "Ils ont toujours voulu ce combat de la vérité sur l'assassinat de leur fils. Ça a été le moteur de leur vie depuis 1984. Ils attendent la suite des événements, ils sont confiants."