À Provins, la rentrée des écoliers du public se fait… en uniformes

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Hélène Terzian, édité par Anaïs Huet , modifié à
Au retour des vacances de la Toussaint lundi, les élèves des écoles élémentaires de Provins vont pouvoir venir en classe vêtus d'un uniforme. C'est une première en métropole.
REPORTAGE

Un pantalon, un pull bleu ciel, et un polo brodé d'un écusson et de la devise républicaine. Sereine, Célinia vient d'enfiler sa tenue et est prête à retourner à l'école. "C'est assez rigolo. Je ne trouve pas ça vraiment stylé, c'est assez classique. J'aime bien la couleur, la matière… Il n'y a rien qui me dérange", assure l'écolière, à quelques heures de la rentrée. 

"Mettre les élèves sur un pied d'égalité". Dans son école de Provins, en Seine-et-Marne, on expérimente l'uniforme. Les parents ont été consultés par la mairie (LR) au mois de juin, et 62% d'entre eux se sont prononcés pour. Si porter l'uniforme à l'école est courant dans les Antilles françaises et en Guyane, l'initiative de Provins est une première en métropole. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, s'était prononcé en faveur de cette mesure, pour les établissements qui le souhaitent. Les élèves des six écoles publiques élémentaires - environ la moitié des élèves - le porteront donc dès lundi matin.

Sabrina, la mère de Célinia, n'a pas hésité à débourser 137 euros pour le trousseau de dix pièces. "C'est moins cher que d'acheter dans le commerce, et cela permet de mettre les élèves sur un pied d'égalité", assure-t-elle. "Le copain ou la copine ne va pas se moquer car le pantalon est de couleur grenat au lieu d'être vert pastel. Et sur les vêtements, il y a le sigle de Provins, et c'est bien de respecter l'endroit d'où l'on vient", se réjouit cette mère de famille.

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"La peur du regard des autres élèves. Dans ces six écoles, l'uniforme n'est pas obligatoire. Mais la mairie encourage les parents, notamment en leur permettant d'étaler le paiement du trousseau jusqu'à dix fois, et en accordant une réduction de 50% pour le deuxième enfant. Pour l'heure, 350 commandes ont été passées, soit la moitié des effectifs des six écoles. 

Johanna, élève en CM2, portera l'uniforme lundi matin, mais elle craint déjà d'affronter le regard de leurs camarades qui, eux, ne le porteraient pas. Elle veut bien faire le test, mais n'exclut pas d'abandonner l'expérience si cela lui cause des problèmes. "Si les personnes dans l'école mettent beaucoup l'uniforme, alors je le mettrais avec elles", confie la fillette.

>> L'uniforme à l'école en France est-il une tradition historique en France ? Fabrice D'Almeida, notre spécialiste histoire, vous répond