A Marseille, 200 policiers manifestent leur colère sur le Vieux-Port

A Marseille aussi, les policiers ont exprimé leur ras-le-bol (photo d'illustration).
A Marseille aussi, les policiers ont exprimé leur ras-le-bol (photo d'illustration). © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
Quelque 200 policiers se sont rassemblés à Marseille dimanche midi pour réclamer davantage de moyens, à l'instar de leurs confrères parisiens.

Près de deux cents policiers se sont rassemblés dimanche midi sur le Vieux-Port de Marseille pour demander davantage de moyens et d'effectifs, cinq jours après la première manifestation spontanée dans la cité phocéenne. Une quinzaine de voitures, dont la moitié banalisées, se sont garées sur le Vieux-Port à la mi-journée, à quelques mètres du marché au poisson. "C'est un trop-plein, on n'a plus de moyens, on nous demande l'impossible", s'exclame une quadragénaire de la Division Sud, un brassard "police" orange au bras. "On se sent méprisés, on nous enlève tout : les imprimantes, les agrafeuses, les voitures, même le papier WC on doit l'apporter !", s'indigne-t-elle.

Un sentiment d'insécurité. Un de ses collègues assure que les manifestations ne sont pas "récupérées" par le FN, "contrairement à ce que dit la gauche". Il s'insurge contre une politique "de poudre aux yeux" : "quand on dit qu'on est en état de guerre, on ferme les frontières et on cherche le loup dans la bergerie, mais ça c'est pas politiquement correct". La plupart des policiers présents étaient en congé hebdomadaire, et quelques uns sont venus accompagnés de leur conjoint et de leurs enfants. Une jeune gardienne de la paix qui travaille dans le centre de Marseille raconte que sa fille a peur : "elle veut me voir rentrer à la maison vivante, c'est tout".  

Le suivi judiciaire mis en cause. Outre les problèmes de sécurité et le manque de moyens, les policiers critiquent le suivi judiciaire donné à leurs interpellations. Un trentenaire de la division Nord, qui manifestait pour la première fois de sa vie dimanche, regrette "de voir des gens dans la rue le lendemain de leur mise en cause", et "les dix heures de procédure pour les individus en situation irrégulière, on doit faire venir un médecin, un avocat, un interprète, pour au final les mettre dehors". Vers 13 heures, les sirènes des voitures de police ont sonné à l'unisson pendant dix minutes, attirant les regards des badauds sur le Vieux-Port. Un grand rassemblement y est de nouveau prévu mercredi à midi.