À 64 ans, il sort de sa retraite pour sauver son entreprise : "Un beau cadeau de Noël", selon une salariée

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François Coulon, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Un chef d'entreprise a repris sa société 12 ans après avoir pris sa retraite afin de la sauver de la faillite. Aujourd'hui, "tout le monde est content", assure-t-il au micro d'Europe 1.
REPORTAGE

Il a décidé de rempiler pour sauver son ancienne entreprise. À 64 ans, cet ancien patron d'une crêperie à Tréméven, dans le Finistère, est sorti de sa retraite pour reprendre l'entreprise qu'il avait créée en 1973 avant de la céder en 2006 et qui a fait faillite en 2017. Il a ainsi évité à dix salariés de se retrouver sur le carreau.

"On a tenté le tout pour le tout." Ils avaient passé leur vie à "La Trémévénoise" lorsque le dépôt de bilan a été prononcé. En état de choc, les dix salariés licenciés ont alors lancé un SOS au fondateur, parti en retraite depuis 12 ans. "C'était catastrophique. On a tenté le tout pour le tout : 'Gildas, est-ce que tu veux bien revenir avec nous ?' Il nous a dit : 'Je vais revenir'", raconte Céline, 30 ans de maison, au micro d'Europe 1.

"C'est un beau cadeau de Noël", poursuit cette salarié, jugeant son ancien et nouveau patron comme "quelqu'un de formidable". Il avait pourtant résolument tourné la page, entre raids en Afrique, parties de pêche et jardinage. Finalement, il a retroussé ses manches et réinjecté près de 300.000 euros dans l'entreprise.

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"On a retrouvé du travail, on a retrouvé nos clients." "Ils étaient sur le trottoir, à dix, et l'usine fermée. Quand je voyais les filles pleurer, ça me faisait mal au cœur. Donc j'ai quitté ma retraite et je suis revenu pour ne pas les laisser tomber. Mes enfants m'ont beaucoup aidé, mes petits enfants, et c'est reparti. J'avais l'habitude de me lever à 8 heures, maintenant je commence à 5 heures tous les matins et je rentre à 20 heures le soir. Mais c'est pas grave. On a retrouvé du travail, on a retrouvé nos clients, ils nous ont refait confiance. Tout le monde est content", explique le principal intéressé, Gildas Calvar.

Il se dit "super content d'avoir sauvé une entreprise qui était en faillite". "J'aurais fait quelque chose de beau." Six mois plus tard, c'est le carton plein avec 12 salariés réembauchés et le retour des bénéfices. Gildas Calvar n'est pas près de reprendre sa retraite.