#6Novembre15h35 : "Les inégalités salariales restent encore très importantes"

Hélène Périvier, Europe 1, 1280
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Hélène Périvier, économiste à l'OFCE, a expliqué à Matthieu Belliard sur Europe 1, que les femmes françaises sont en moyenne "payées 25% de moins que les hommes".
INTERVIEW

Depuis mardi 6 novembre à 15h35, les femmes travaillent bénévolement en France jusqu'à la fin de l'année, d'après les calculs du collectif à l'origine de la newsletter Les Glorieuses. Le collectif incite à partager le hashtag #6Novembre15h35 et lance une pétition en ligne pour appeler le gouvernement à agir. "Les inégalités salariales restent encore très importantes" entre les hommes et les femmes, admet Hélène Périvier, économiste à l'OFCE et spécialiste des inégalités hommes-femmes, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.

"La moitié de cet écart est due au temps de travail." Elle précise qu'en France, "en moyenne, les femmes sont payées 25% de moins que les hommes" mais près de "la moitié de cet écart est due au temps de travail" car les femmes sont "davantage" employées à temps partiel que les hommes. Cela s'explique par le fait que "l'organisation familiale est encore très sexuée" et que "le sous-emploi affecte davantage les femmes".

Une autre explication à cette différence de salaire "vient du fait que les femmes sont dans des secteurs moins rémunérateurs que les hommes". "Enfin, il y a le fait que les femmes sont sous-représentées dans les postes de direction et à responsabilité." Ce dernier élément est la conséquence d'un "processus de discrimination", juge Hélène Périvier.

 

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"C’est parfaitement illégal de payer moins une personne sur la base de son sexe." Sans tenir compte de ces raisons qui ne justifient pas mais expliquent l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes, "on va être autour de 10%". Et ce malgré les lois sur l'inégalité professionnelle et salariale qui sont "inscrites dans le droit français". "C’est parfaitement illégal de payer moins une personne sur la base de son sexe", assure Hélène Périvier.

Pour lutter contre cette inégalité, "il y a deux types de mesures", selon elle : "Il y a des mesures structurelles en termes de politique publique sur le long terme. Il faut revenir sur cette division sexuée des rôles." Par ailleurs, il y a des choses à faire "au niveau de l'entreprise", avec notamment "plus de transparence dans la rémunération, dans les fiches de poste".

"Les inégalités de salaires se nichent dans les salaires qui sont à discrétion de l’employeur." La question des primes est par ailleurs essentielle : "Très souvent, les inégalités de salaires se nichent dans les salaires qui sont à discrétion de l’employeur." Ce qui est le cas pour les primes et les bonus, notamment. "Toutes ces questions-là sont extrêmement importantes pour pouvoir lutter contre ces inégalités de salaires."