24 jours d'arrêt maladie en moyenne dans les hôpitaux

En moyenne, on compte 24 jours d'absence par personne et par an dans les hôpitaux.
En moyenne, on compte 24 jours d'absence par personne et par an dans les hôpitaux. © FREDERICK FLORIN / AFP
  • Copié
Walid Berrissoul et A.D. , modifié à
L’absentéisme dans les hôpitaux publics pourrait à la fois s’expliquer par une surcharge de travail et le retour des arrêts maladie de confort.

Trente jours et même plus d'arrêt par agent et par an dans plus d'une vingtaine d'établissements français publics. L’absentéisme est un fléau dans les hôpitaux, avec une moyenne nationale qui atteint 24 jours d'absence. Ces chiffres viennent d'être révélés par l'agence nationale chargée d'analyser la performance hospitalière.

A Marseille, presque un agent sur 10 absent. Parmi toutes ces données, quelques situations insensées se détachent. Le record revient à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec près de 40 jours d'arrêt maladie par agent. Dans tous les hôpitaux publics de Marseille, révèle Le Figaro, on dénombre 30 jours d’absentéisme par personne et par an. De manière concrète, cela veut dire que chaque matin, ce sont 1.100 agents qui manquent à l'appel sur les 12.000 que compte l'effectif total, soit presque 1 sur 10.

Surcharge de travail. Comment expliquer de tels chiffres ? Pour les syndicats, c'est le manque chronique d'effectif et la surcharge de travail qui sont à l'origine du problème. Ce constat est en partie partagé par Frédéric Valletoux, président de fédération hospitalière de France, qui pointe du doigt les 35 heures. "Le gouvernement persiste à faire croire qu'il n'y a pas de problème d'organisation des temps de travail à l'hôpital. On a mis en place les 35-Heures sans repenser les organisations internes à l'hôpital. Aujourd'hui, il y a de l'usure, de la fatigue, de la démotivation."

Arrêts maladie de confort. Facteur aggravant : la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires hospitaliers, une mesure prise il y a trois ans par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Le principe était que l'indemnité n'était versée qu'au deuxième jour d'absence, ce qui n'incitait pas les salariés à prendre de petits arrêts maladie de confort. En 2012, l'année de la mise en place de ce dispositif (et donc avant la mesure de ces effets), l’absentéisme avait reculé d'un tiers et les hôpitaux avaient économisé 75 millions d'euros. Car un jour d'absence coûte deux jours de salaire : une indemnité pour l'agent en arrêt et une journée de paye pour son remplaçant...