Les individus encagoulés s'en sont pris entre autres à un restaurant McDonald's. 2:00
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M.Be avec Théo Maneval et AFP , modifié à
Des vitrines cassées, des engins incendiés, des magasins saccagés : plus d'un millier de "black blocs" ont émaillé la manifestation parisienne du 1er-Mai d'incidents et de heurts.
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Peu après s'être élancée de la place de la Bastille, la manifestation parisienne du 1er-Mai a été fortement perturbée et émaillée d'incidents par des centaines d'individus encagoulés, venus clairement pour en découdre. La préfecture faisait état d'environ 1.200 personnes de la mouvance radicale des "black blocs", qui ont pris place vers 16h en tête de cortège depuis le pont d'Austerlitz. Des heurts sont survenus entre ces militants d'extrême gauche et les forces de l'ordre. 

"Tout le monde déteste la police". Rassemblés autour de banderoles comme "Premiers de cordée, premiers guillotinés" ou "Cette fois, on s'est organisé", les individus encagoulés criaient : "Tout le monde déteste la police", "Paris, debout, soulève-toi" ou encore "Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n'oublie pas, on pardonne pas". Lundi, la préfecture de police avait évoqué un risque de débordement par "des groupes extrémistes" voulant faire de cette journée "un grand rendez-vous révolutionnaire", et prévoyant de "s'en prendre violemment aux forces de l'ordre ainsi qu'aux symboles du capitalisme".

D'après notre reporter sur place, les individus encagoulés avaient pris place en tête de cortège : 

Sur la route du cortège, un restaurant McDonald's a été saccagé et incendié, notamment avec des cocktails Molotov, forçant les pompiers à intervenir : 

D'autres surfaces commerciales, comme une agence Renault, ont été dégradées au moyen d'engins incendiaires :

Des fumigènes ont également été jetés ; une équipe de télévision et un photographe ont vu leurs matériels détruits : 

Des vitrines de magasins ont été cassées, un abribus a été saccagé et une pelleteuse de chantier a pris feu sous l'effet d'un engin incendiaire. Une voiture et un scooter étaient également en feu : des "violences et dégradations" condamnées "avec fermeté" par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "On était d'abord pacifistes et après on est passés à des modes d'action plus violents car on s'en est pris plein la gueule (...) Quand on s'organisait pacifiquement, ça ne fonctionnait pas et on se faisait défoncer. Il n'y a aucun dialogue social, donc au bout d'un moment c'est normal qu'on se radicalise", a confié Lucie, 27 ans, une "black bloc", au micro d'Europe 1. 

Heurts avec la police. Les forces de l'ordre ont essuyé des jets de projectiles de la part de ces manifestants. Des affrontements ont éclaté, les forces de l'ordre ripostant par des tirs de gaz lacrymogènes et deux lanceurs d'eau. La police a essuyé "des jets de projectiles sur les forces de l'ordre au niveau du boulevard de l'hôpital" (13e arrondissement), a indiqué la préfecture de police. Des centaines de CRS ont repoussé longuement les manifestants. Près de 200 "black blocs" ont été interpellés, d'après un bilan provisoire de la police. Six autres personnes ont aussi été interpellées, dont trois pour port d'arme prohibé et trois pour jets de projectiles. 

De nombreuses forces de l'ordre sont intervenues avec casques, boucliers et lances à eau :

Le cortège syndical contraint de changer d'itinéraire. Côté syndicats, plusieurs milliers de personnes ont finalement réussi à défiler avec plus d'une heure de retard, en direction de la place d'Italie. Les incidents en marge de la manifestation ont toutefois contraint le cortège à s'arrêter très régulièrement. Le préfet de police de Paris a finalement demandé au cortège de changer son itinéraire : il a été "invité" à gagner la place d'Italie en passant par le quai de la Râpée et non plus par le boulevard de l'Hôpital, où se sont produits les dégradations et les heurts.