Plastiques, coton-tiges : qui sont les "prédateurs" des océans ?

Des bénévoles de l'association Surfrider ont ramassé et analysé les déchets de cinq plages françaises et espagnoles.
Des bénévoles de l'association Surfrider ont ramassé et analysé les déchets de cinq plages françaises et espagnoles. © IROZ GAIZKA / AFP
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avec AFP , modifié à
L'association Surfrider a analysé les déchets relevés dans cinq plages françaises et espagnoles. Le constat est alarmant : le plastique est la principale pollution.

Bouteilles, sacs et bouchons en plastique, cotons-tiges... : les plastiques sont "les premiers prédateurs des océans", affirme mardi l'association Surfrider qui publie un rapport détaillant la pollution sur cinq sites français et espagnols, situés en Bretagne et au Pays basque.

80% des déchets sont en plastique. Avec l'aide de centaines de bénévoles, l'ONG a mené en 2015 ce premier recensement des déchets qui polluent plages, littoraux, océans et fonds marins, dans le cadre d'une initiative visant à collecter et à analyser des données à l'échelle européenne. "Chaque jour, 8 millions de tonnes de déchets finissent dans l'océan. 80% de la pollution qui touche nos mers est d'origine terrestre et issue de l'activité humaine, avec des répercussions terribles sur la biodiversité et l'ensemble de notre environnement", souligne le président de Surfrider Foundation Europe, Gilles Asenjo, dans un communiqué. Le plastique constitue "plus de 80%" des déchets sur la plupart des cinq sites analysés, constate l'ONG.

Cinq places passées au peigne fin. Sur la plage de Burumendi, à Mutriku en Espagne par exemple, 96,6% des 5.866 déchets collectés sont du plastique et du polystyrène. A Anglet dans les Pyrénées-atlantiques, sur la plage de La Barre, le plastique et le polystyrène représentent 94,5% des 10.884 déchets collectés. Le plastique et le polystyrène sont aussi massivement présents sur la plage de Porsmilin, à Locmaria-Plouzané, dans le Finistère (83,3%), sur laquelle l'association a collecté 2.945 déchets au cours de ses quatre campagnes de prélèvements. Sur la plage de Murguita à San Sebastian en Espagne, en revanche, le plastique et le polystyrène ne représentent que 61% des déchets (18% de verre). Sur celle d'Inpernupe, à Zumaia (Espagne), près de la moitié des déchets sont du verre (47,9%), contre 29,1% pour le plastique/polystyrène.

Mégots, couches, verre... Outre des morceaux de plastique, les bénévoles ont ramassé sur ces différents sites des cordages et filets, des mégots, des emballages alimentaires, des couvercles et bouchons, des bouteilles en verre et en plastique, des emballages de confiserie, des sacs plastique, des "déchets sanitaires" (couches...)... Pour chaque site, Surfrider a dressé une liste des dix principaux déchets collectés. "À ce stade, il s'agit de premières indications qui nous donnent un aperçu des statistiques européennes", souligne Gilles Asenjo. "De la Bretagne au Pays Basque, les déchets plastiques humains sont clairement les premiers prédateurs de l'océan", ajoute-t-il.

Car à la différence du bois ou du carton, "les matières plastiques mettent plusieurs centaines d'années avant de disparaître". "Et quand elles ne sont pas sous nos pieds à la plage, elles sont ingurgitées par les animaux marins qui s'en étouffent, sans parler des substances toxiques qu'elles déversent et dans lesquelles nous nous baignons ou de leur possible intégration au sein de la chaîne alimentaire", ajoute-t-il.