Nouvelle-Calédonie : la nature pourrait avoir un statut de personnalité juridique

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Les Kanaks ne font pas de différence entre l'homme et son environnement. (Image d'illustration) © MARC LE CHELARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les îles Loyauté ont lancé une réflexion sur la possibilité de donner à des animaux totémiques ou des sites à valeur spirituelle un statut de personne légale.

La province des îles Loyauté de Nouvelle-Calédonie a entamé une réflexion pour sélectionner des éléments de la nature qui pourraient se voir attribuer un statut de personne légale, ont indiqué vendredi ses responsables.

"Nous avons lancé une réflexion". "Pour les Kanaks, il n'y a pas de différence entre l'homme et son environnement. Il est la mer, la terre. C'est logique pour nous de reconnaître une identité à la nature", a déclaré Basile Citre, président de la commission du développement durable de la collectivité. "Nous avons lancé une réflexion avec les autorités coutumières pour voir quels éléments, menacés, pourraient être retenus. Ce pourrait être des animaux totémiques ou des sites à valeur spirituelle", a-t-il également indiqué.

"Principe unitaire de vie". Peuplée de 18.300 habitants, kanak à plus de 90%, les îles Loyauté, Lifou, Maré et Ouvéa constituent la province de Nouvelle-Calédonie où les pouvoirs traditionnels des chefs coutumiers et ceux des élus de la collectivité sont les plus imbriqués. En avril 2016, la province a voté les principes généraux de son code de l'environnement, dont l'adoption globale s'étalera par étapes jusqu'en décembre 2017. Le principe "unitaire de vie" est destiné à permettre "à certains éléments de la nature de se voir reconnaître une personnalité juridique dotée de droits qui leur sont propres (...)".  

Deux précédents dans le monde. L'attribution d'un statut de personne légale à la biodiversité est une initiative très rare dans le monde. Non loin de la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande l'a fait en 2012 pour le fleuve Whanganui, aux liens culturels très forts avec une communauté maorie. En 2008, l'Équateur était devenu le premier pays au monde à reconnaître les droits légaux à l'ensemble de ses montagnes, ses rivières et ses terres.