Le point le plus chaud jamais atteint sur Terre a été détecté

Il y a 38 millions d'années, la chute d'un météorite dans le Labrador canadien a fait monté le thermomètre jusqu'à 2.370 degrés. Image d'illustration.
Il y a 38 millions d'années, la chute d'un météorite dans le Labrador canadien a fait monté le thermomètre jusqu'à 2.370 degrés. Image d'illustration. © DENIS CHARLET / AFP
  • Copié
NM , modifié à
Il y a 40 millions d'années dans le Labrador canadien, un impact de météorite a fait monter la température à au moins 2.370 degrés. 

On savait que la Terre, bombardée dans sa jeunesse, par de nombreux météorites, avait connu des températures infernales. Mais on ne savait pas jusqu'à quel point. C'est désormais chose faite grâce à une recherche effectuée au Canada. Des géologues y ont détecté un point où la température aurait atteint 2.370 degrés il y a 40 millions d'années, assure une étude parue dans Earth and Planetary Science Letters et rapportée récemment par le site NewScientist

Un cratère de météorite. C'est près du cratère de Mistatin, dans le Labrador canadien, que les géologues ont trouvé la preuve de cette température dantesque. Le site, aujourd'hui recouvert partiellement d'un lac de 16 km de long, a été percuté il y a 40 millions d'années par un débris du système solaire. Les scientifiques, en récoltant de nombreux échantillons de roches dans un large périmètre du site, ont mis la main sur du zircone.

Du zircone vieux de 38 millions d'années. Le zircone est issu d'un autre minéral, le zirkon. Or, le zirkon ne devient du zircone que s'il est soumis à une température d'au moins 2.370 degrés. Nicholas Timms, de l'université de Perth en Australie, avec l'aide de son équipe, a ensuite déterminé l'ancienneté de ce zircone, qui serait apparu il y a environ 38 millions d'années.

Une découverte inédite. "Personne n'avait pensé à utiliser le zircone" afin de déterminer les températures records ayant frappé notre planète, a expliqué Nicholas Timms. "C'est la première fois que nous avons une indication que des roches réelles ont pu supporter une telle chaleur", ajoute-t-il. Benjamin Black de l'université de Berkeley en Californie, co-auteur de l'étude, rappelle que les bombardements fréquents de la Terre par des météorites ont pu cuire sa croûte, recrachant dans l’atmosphère de l'hydrogène, du carbone et du soufre. Ces derniers éléments sont à l'origine de l'apparition de la vie sur Terre mais s'ils avaient été en abondance, ils auraient pu rendre notre planète inhabitable.