Les ronflements et l'apnée du sommeil favoriseraient Alzheimer

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Mélanie Gomez et Noémi Marois , modifié à
SANTÉ - Selon une étude américaine, les ronfleurs chroniques et les personnes souffrant d'apnée du sommeil développeraient plus tôt des troubles de la cognition. 

Les problèmes respiratoires durant le sommeil favoriseraient-ils le déclin intellectuel passé un certain âge ? C'est ce qu'avance dans une étude l'Académie américaine de neurologie qui a suivi près de 2.500 personnes âgées de 55 à 70 ans. Le ronflement chronique, appelé "ronchopathie" par les médecins, ainsi que l'apnée du sommeil, favoriseraient précocement le déclin cognitif et la maladie d'Alzheimer. 

Des troubles cognitifs dix ans plus tôt. Selon les résultats de l'étude, les ronfleurs chroniques, c'est à dire ceux qui ronflent toutes les nuits ainsi que les personnes souffrant d'apnée du sommeil ont des troubles de mémoire et un déclin intellectuel environ 10 ans plus tôt que les autres. Concrètement, les troubles apparaîtraient à 77 ans en moyenne chez les ronfleurs contre 90 ans pour les autres. 

Plus inquiétant, les chercheurs font le même constat pour la maladie d'Alzheimer. Entre deux sujets qui doivent développer la maladie, celui qui a des problèmes de respiration durant son sommeil développera cette maladie de la démence cinq ans plus tôt. 

Mauvaise qualité du sommeil. L'explication de ces résultats est à trouver dans la mauvaise qualité du sommeil, selon le Professeur Philippe Amouyel, président de la fondation Plan Alzheimer. "Certains chercheurs ont montré que la protéine qui s'accumule dans le cerveau chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer a tendance à s'éliminer en particulier lors du sommeil la nuit", explique-t-il à Europe 1. "Ce que l'on sait, c'est que lorsque des souris sont privées de sommeil, elles accumulent plus de cette protéine qui va venir engluer leur cerveau et faire en sorte que leurs fonctions cognitives et intellectuelles vont être moins bonnes", ajoute-t-il. 

Traitement médical. L'étude souligne que, lorsqu'un traitement médical est suivi contre le ronflement ou l'apnée du sommeil, le risque d'Alzheimer ou de déclin intellectuel précoce est annulé. Le port d'un masque de ventilation permet par exemple d'éviter l'apnée durant le sommeil mais il est souvent jugé gênant et bruyant. Un traitement en provenance des États-Unis, à base d'électro-stimulation totalement indolore, devrait arriver en France d'ici un à trois ans. Il est efficace contre l'apnée dans 80% des cas.

En France, 40% de la population souffrirait de ronflement. Les problèmes respiratoires pendant la nuit, qui empêchent souvent d'atteindre la phase de sommeil profond, ont de nombreuses conséquences néfastes sur la santé. Pêle-mêle, ils peuvent engendrer un sentiment de fatigue lors du levée, des coups de barre réguliers, du stress, des troubles de l'humeur, de l'hypertension, de la prise de poids et des accidents de la route. 

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