Au réveil, votre conjoint est narquois. Il vous explique que vous avez pleuré, crié, marmonné et prononcé quelques mots dans votre sommeil. Pas panique, vous souffrez en fait de "somniloquie". Un trouble du sommeil plus fréquent qu’on ne l’imagine.
3 personnes sur 4 atteints de somniloquie. Pour mieux comprendre et décrypter ce phénomène mystérieux qui touche 3 Français sur 4, des chercheurs de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris viennent de réaliser pour la première fois une étude. Plus de 200 somniloques ont été filmés pendant leur sommeil. Les résultats de cette expérience seront dévoilés lors du congrès sur la médecine du sommeil qui commence jeudi à Lille.
Des cris et… des gros mots. Les somniloques n'ont pas vraiment peur de s'exprimer. Certains pleurent ou même rient, d'autres hurlent. Les personnes atteintes de ce trouble du sommeil auraient également tendance à répéter les mots. "C’est très souvent vulgaire", note Ginevra Uguccioni, neuropsychologue à la Pitié Salpétrière qui a mené cette vaste étude. "Il y a une désinhibition verbale. Les personnes qui sont tout à fait correctes durant la journée, qui ne diraient jamais de gros mot, vont utiliser un vocabulaire beaucoup plus vulgaire".
Des rêves exprimés en parlant. Ces vocalisations nocturnes touchent indifféremment les hommes et les femmes. Même les enfants seraient concernés par ces troubles du sommeil. "On dit que c’est souvent lié au rêve qu’on est en train d’effectuer", explique le docteur Uguccioni. "Donc très souvent, les personnes rêvent de leur travail. Ça peut être des discours qui pourraient s’apparentaient à ceux qu’on tient dans une réunion de travail".
C’est grave docteur ? Si vous faites partie des bavards nocturnes, aucune inquiétude, ce n’est pas dangereux pour la santé. Les conjoints des somniloques sont peut-être les plus exposés. Et pour cause, ces personnes peuvent souvent… joindre le geste à la parole et adresser quelques coups sans s’en rendre compte.
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