Allergie aux acariens : un vaccin prometteur

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Image d'illustration © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP , modifié à
SANTÉ - Ce vaccin, conçu en Autriche, a totalement éliminé l'asthme de souris allergiques aux acariens.

C'est une avancée qui pourrait soulager trois millions de Français. Des chercheurs nantais de l'Inserm ont injecté avec succès un vaccin à des souris rendues allergiques aux deux acariens les plus répandus, ceux des literies et ceux des moquettes. Le résultat, paru dans la revue Journal of Allergy and clinical immunology, est sans commune mesure. S'il faudrait attendre une dizaine d'années avant la fabrication d'un vaccin pour les humains. L'Inserm salue tout de même "une option thérapeutique très intéressante pour enrayer la progression de l'asthme".

Plus efficace qu'une désensiblisation. Concrètement, qu'on réussit à faire les chercheurs ? "On a réussi à supprimer complètement la réactivité des bronches, il n'y a plus rien. Les résultats sont drastiques", a déclaré le professeur Antoine Magnan, pneumologue au CHU de Nantes et chercheur à l'Inserm.

Le vaccin, conçu par des chercheurs de l'université de Vienne en Autriche, serait même "plus efficace qu'une simple désensibilisation, et comporte moins d'effets secondaires", note également l'enseignant-chercheur nantais. Il estime que "cela pourrait vraiment changer la vie des enfants et des jeunes adultes, qui sont les plus touchés par les allergies aux acariens", estime-t-il.

Aucun traitement 100% efficace aujourd'hui. Les personnes allergiques aux acariens n'ont d'autres solutions, pour le moment, qu'un traitement médical, contre l'asthme par exemple, ou une désensibilisation. Cette dernière, considérée comme un vaccin par l'OMS, comprend plusieurs injections de doses croissantes d'allergènes étalées sur cinq ans maximum. Cependant, si la désensibilisation réduit l'allergie, elle ne l'éradique pas totalement.

Effets pervers possibles. Les chercheurs considèrent tout de même qu'il faudra "une dizaine d'années" pour mettre au point un vaccin pour humains. Et ce n'est même pas sûr qu'il soit adopté. "Si on prévient l'asthme mais qu'on empêche par la même occasion des réactions immunitaires bénéfiques, il ne sera peut-être pas développé", met en garde Antoine Magnan. En outre, il existe aussi des doutes sur l'efficacité du vaccin à long terme.