Pour Woerth, "l'Etat devra recapitaliser Areva ou fusionner"

  • Copié
, modifié à
INTERVIEW E1 - L'ancien ministre du Budget reproche au gouvernement de ne pas avoir de ligne de conduite sur le nucléaire.

L'INFO. La nouvelle était attendue mais a été officialisée mercredi : le spécialiste français du nucléaire Areva va mal et a enregistré 4,83 milliards d’euros de pertes nettes en 2014. Pour Eric Woerth, ancien ministre du Budget invité d'Europe 1 mercredi matin, "c'est un vrai problème pour l'entreprise. Areva nécessite de revoir son processus industriel. C'est une grande entreprise, mais en même temps elle a une histoire compliquée, qu'elle est en train de payer."

"L'entreprise flamboyante qu'elle était ne l'est plus". L'Etat contrôle directement ou indirectement près de 87% du capital d'Areva. La droite, quand elle était au pouvoir, ne pouvait donc pas ignorer les difficultés de l'entreprise. "C'est l'entreprise qui gère, je ne sais pas ce que le conseil d'administration a vu ou pas vu… Je ne veux pas rentrer là-dedans", a éludé l'ancien ministre. "La seule chose que je vois, c'est que l'entreprise flamboyante qu'elle était ne l'est plus. On est dans le brouillard sur la filière nucléaire en France. D'un côté, on a Areva, fleuron de la technologie, et de l'autre, il y a une incapacité à décider d'une politique nucléaire. A droite, on a toujours cherché à renforcer le nucléaire en France. On avait notamment cherché à rapprocher EDF d'Areva. Il faut continuer à travailler en ce sens là." Eric Woerth estime ensuite que "l'entreprise doit faire le plan sur ce qu'elle doit transformer. Et probablement qu'à un moment donné, l'Etat devra recapitaliser ou fusionner".

Fermer la centrale de Fessenheim, "c'est une erreur". Interrogé sur la volonté répétée de François Hollande de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, l'ancien ministre estime que "c'est une erreur. D'abord, on ne produira pas assez d'énergie. C'est juste de la politique et il n'a pas le droit de faire de la politique politicienne sur le dos du nucléaire français. Fermer Fessenheim, ça coûte huit milliards d'euros ! C'est aussi de la casse sociale, on n'a pas le droit de faire ça."

L'intégralité de l'entretien en vidéo :

>> LIRE AUSSI - La nouvelle UMP, c'est pour le 30 mai

>> LIRE AUSSI - Le programme alternatif de Sarkozy en matière d'économie

>> LIRE AUSSI - L'entreprise, nouvelle marotte de Nicolas Sarkozy

>> LIRE AUSSI - Nicolas Sarkozy passe à l'offensive contre le "FNPS"