UMP : toutes griffes dehors sur l'élection du président

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Louis Hausalter , modifié à
PAS CONTENTS - Les tensions se multiplient entre le camp Sarkozy d'une part, les équipes de Le Maire et Mariton d'autre part. Dernière polémique en date : le refus de publier le détail des résultats par département.

Le compte à rebours est enclenché à l'UMP. Il reste moins d'un mois avant l'élection du futur président du parti, dont le premier tour aura lieu le 29 novembre. Et ce scrutin donne déjà lieu à des échanges tendus en coulisses. Le dernier conflit opposant le camp Sarkozy aux deux autres candidats, Bruno Le Maire et Hervé Mariton, porte sur la publication des résultats par département, refusée par la Haute Autorité de l'UMP en charge de superviser le scrutin.

Anne Levade MAXPPP 1280

Des réunions très tendues. Chaque semaine, depuis le 15 octobre, la juriste Anne Levade (photo), qui préside cette Haute Autorité, réunit des représentants des trois candidats pour discuter des modalités d'organisation du scrutin. L'objectif est de prévenir tout couac susceptible de remettre en cause le vote. Car le psychodrame Fillon-Copé de 2012 est dans toutes les têtes, et à l'UMP, on redoute la répétition d'un spectacle qui a durablement miné la crédibilité du parti.

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Polémique sur les listings. Or, les trois réunions qui ont déjà eu lieu n'ont pas tellement apaisé les relations entre les prétendants. Au contraire. Dès la première rencontre, l'évocation d'un mail envoyé fin septembre aux cadres de l'UMP par Frédéric Péchenard, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a mis le feu aux poudres, selon L'Express. En effet, l'équipe de l'ancien président a aussitôt été attaquée sur l'utilisation de listings d'adhérents provenant de l'UMP, normalement interdite.

Autre sujet polémique, la répartition des bureaux de vote sur le territoire. En effet, le scrutin sera électronique, mais des permanences de l'UMP seront ouvertes aux adhérents qui ne disposent pas de connexion internet. Or, leur emplacement a été contesté par les équipes de Bruno Le Maire et Hervé Mariton.

Des résultats par département ou pas ? Mardi dernier, on trouvait au menu de la réunion hebdomadaire une question sur les résultats du scrutin : seront-ils publiés dans le détail pour chaque fédération, ce qui permettrait de connaître le score de chaque candidat département par département ? L'équipe d'Hervé Mariton l'a demandé. "C'est une question de cohérence : un scrutin ne se fait pas hors sol, il doit être décrit par zone géographique", argumente le député de la Drôme, contacté par Europe1.fr.

Le camp de Bruno Le Maire s'est rallié à sa demande. En sous-main, l'objectif des deux challengers serait de faire apparaître les départements où Nicolas Sarkozy obtiendrait un score faible, voire serait battu.

Sauf que, comme l'a révélé Le Lab d'Europe 1, la Haute Autorité a rapidement rejeté cette requête. Une publication des résultats par département "ferait peser un risque excessif sur le respect du calendrier de la préparation du scrutin", fait-elle valoir. En clair, rattacher chaque adhérent à une fédération sur les listes électorales prendrait trop de temps. L'opération coûterait par ailleurs 12.000 euros, un chiffre évoqué par L'Express.

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Un courrier à la Haute Autorité. Agacés, Bruno Le Maire et Hervé Mariton ont adressé une lettre à Anne Levade. Dans ce courrier révélé par Le Point, les deux candidats demandent à la Haute Autorité de "revenir sur sa décision" et de prendre "toutes les mesures nécessaires pour que le vote puisse se dérouler par fédération et non pas de manière globale".

Sarkozy favorable à des résultats départementaux. Qu'en pense le camp Sarkozy ? Des résultats par département, "on est pour", indique à Europe1.fr Gérald Darmanin, porte-parole de l'ancien président. "Nous n'avons absolument aucun problème avec ça", précise un autre membre de l'entourage de Nicolas Sarkozy. "Au contraire, il serait très intéressant pour nous de connaître la structure des résultats du vote. Après, nous nous fions aux avis de la Haute Autorité, qui a estimé qu'il y avait un problème lié au coût et à la logistique".

Pourtant, dans le souvenir de certains participants aux réunions de la Haute Autorité, les représentants de l'ancien président n'étaient pas enthousiastes à cette idée de détailler les résultats. "On a le sentiment qu'il y a une volonté de créer un problème là où il n'y en a pas", rétorque-t-on dans le camp Sarkozy, où l'on assure être "soucieux que l'élection se passe bien". Vu l'ambiance, ce n'est pas gagné d'avance.

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