Sarkozy veut créer une peine pour "crime d'indignité nationale"

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Ludovic Faux avec , modifié à
Après le temps de l’unité nationale, le débat politique commence à reprendre ses droits. L’opposition est au travail et l’Assemblée a retrouvé ses passes d’armes.

Après le temps du recueillement puis de la réaction, le débat politique s’apprête peu à peu à reprendre ses droits. Après une réunion mercredi matin au siège de l’UMP, Nicolas Sarkozy s’apprête désormais à formuler une dizaine de propositions pour lutter contre le terrorisme. Europe 1 a pu consulter un document de travail issu de cette réunion. Voici les quelques pistes qui en émergent.

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La création d’une peine pour "crime d'indignité nationale". Nicolas Sarkozy entend d’abord proposer le retrait systématique de la nationalité française aux terroristes qui ont une double-nationalité. Il veut également interdire le retour sur le sol français à ceux qui sont partis pour le djihad. Enfin, l’ex-président de la République veut instaurer une peine pour "crime d'indignité nationale".

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Cette proposition s’appuie sur une infraction pénale qui avait été créée à la libération, en août 1944, et qui s’est appliquée pendant la période de "l’épuration ", contre les collaborateurs. Cette peine prévoit concrètement un éventail de sanctions allant de l’exclusion du droit de vote, jusqu’à la confiscation des biens du condamné. Avec ces propositions, Nicolas Sarkozy souhaite à l’évidence muscler le débat afin de ne pas laisser trop longtemps le terrain de la sécurité à François Hollande et Manuel Valls.

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Passe d’armes à l’Assemblée. Autre signe qui montre que le débat politique reprend peu à peu ses droits, le climat s’est tendu mercredi après-midi à l’Assemblée nationale. Une passe d’armes s’est produite lorsque la ministre de la justice Christiane Taubira a répondu à une question du député UMP Georges Fenech, qui a tenté de mettre à mal la Garde des Sceaux sur sa politique pénale. "Je ne relèverai pas le ton polémique de votre question, indépendamment de la déclaration préliminaire que vous y avez faite. Je ne relèverai pas non plus les inexactitudes malveillantes que vous y avez introduit", lâche la ministre, conspuée au son des claquements de pupitres par les députés de droite et applaudit par ceux de gauche.

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La veille, c’est pourtant ces mêmes députés qui entonnaient la Marseillaise tous en chœur. Et si l’on a vu pire dans l’hémicycle, cette échange mouvementé démontre au moins que la communion nationale qui a prévalu ces derniers jours, n’a évidemment pas fait disparaître les clivages politiques.