"Sofremi" : le premier chapitre des affaires Pasqua devant la justice

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Neuf proches de l'ex-ministre de l'Intérieur Charles Pasqua comparaissent depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Parmi eux Pierre-Philippe Pasqua, son fils unique et l'homme d'affaires Pierre Falcone, tous les deux revenus en France après s'être enfuis à l'étranger. La justice leur reproche des détournements de fonds au préjudice de la société Sofremi. Charles Pasqua devra lui être jugé devant la Cour de justice de la République.

Avant que Charles Pasqua lui-même ne comparaisse devant la justice des ministres, le procès de neuf de ses proches s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Les faits de détournement de fonds que la justice leur reproche remontent au début des années 1990, quand Charles Pasqua était ministre de l'Intérieur. Les neuf prévenus sont poursuivis pour abus de biens sociaux ou recel dans un dossier baptisé "Sofremi", qui a été découvert en marge de l'enquête sur les ventes d'armes en Angola.

La Sofremi (Société française d'exportation de matériels, systèmes et services) était en fait une société indépendante du ministère de l'Intérieur mais chargée de vendre des équipements de police à l'étranger, notamment en Afrique. Or, selon la justice, bon nombre des contrats signés par la Sofremi étaient doublés de commissions occultes. Les sommes détournées pourraient dépasser les 2,3 millions d'euros.

Pierre-Philippe Pasqua et Pierre Falcone figurent parmi les neuf prévenus. Pierre-Philippe Pasqua, ancien conseiller diplomatique, est aussi le fils unique de Charles Pasqua. Tout comme l'homme d'affaires Pierre Falcone, il s'était exilé à l'étranger pour fuir la justice française mais les deux hommes ont décidé de revenir en France et comparaissent comme les autres dans le box des accusés. L'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani figure également parmi les prévenus.

Charles Pasqua lui sera jugé par la juridiction spécialement dédiée aux ministres, la Cour de justice de la République, car il était en fonction au moment des faits. Il est ainsi mis en examen dans ce dossier depuis octobre 2004. La date de ce procès n'a pas été fixée. Celui des neuf premiers prévenus jugés devant le tribunal correctionnel doit s'achever le 24 octobre prochain.