Sénat : la ministre Nathalie Loiseau fait polémique en évoquant des migrants faisant "du shopping de l'asile"

Nathalie Loiseau a choqué les sénateurs membres de l'opposition.
Nathalie Loiseau a choqué les sénateurs membres de l'opposition. © ERIC PIERMONT / AFP
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Plusieurs parlementaires ont dénoncé la formule de la ministre, qui répondait à une question sur la procédure de Dublin. 

Après les houleux débats à l'Assemblée nationale sur le projet de loi asile et immigration, le gouvernement n'en a pas fini avec les polémiques. Mercredi, lors d'un débat au Sénat, la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau a provoqué la colère d'une partie des sénateurs en évoquant des migrants qui effectueraient "un shopping de l'asile". 

"On peut décider qu'on sera mieux en Suède qu'en Italie". Dans ce débat intitulé "L'Union Européenne face aux défis de la sécurité, des migrations, et des frontières", la ministre a pris la parole pour répondre à une question de la sénatrice écologiste Esther Benbassa, portant sur la procédure de Dublin. Cette dernière impose aux demandeurs d'asile d'effectuer leur demande dans le pays par lequel ils sont entrés dans l'Union européenne. 

"Quand on vient du Sud-Soudan, on peut décider de faire du shopping de l'asile et qu'on sera mieux en Suède qu'en Italie, mais enfin tout de même", tente alors d'expliquer la ministre sous les protestations, provoquant la réponse indignée d'Esther Benbassa. "Mais comment pouvez vous parler de shopping pour des gens qui sont dans la misère et dans l'anxiété ?", a taclé la sénatrice. 

Le malaise d'un député LREM. D'autres parlementaires ont marqué leur désaccord sur Twitter, comme la socialiste Sophie Taillé-Polian, qui a fait part de son "envie de vomir". Mais la formule a aussi embarrassé au sein même de LREM, le député Matthieu Orphelin, qui s'est abstenu sur le projet de loi asile et immigration, dénonçant notamment "une formule très malheureuse et surtout si lointaine de la réalité de ces destins brisés". 

Un peu plus tard dans la soirée, la ministre a fini par s'expliquer sur son compte Twitter. Reconnaissant que "l'expression n'est pas heureuse", Nathalie Loiseau affirme cependant qu'elle "désigne une réalité constatée et est couramment utilisée par les spécialistes du régime européen de l'asile".