Régionales : Marine Le Pen dit non à la candidature de son père

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David Doukhan (avec Louis Hausalter) , modifié à
GUERRE FAMILIALE - Après les dernières provocations de Jean-Marie Le Pen, la présidente du Front national veut l'empêcher d'être candidat en région Paca.

Marine Le Pen était effarée, mardi soir, en découvrant la longue interview accordée par son père à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol. Un entretien dans lequel, entre diverses remarques réhabilitant le maréchal Pétain, pointant les origines espagnoles de Manuel Valls ou justifiant ses propos sur le "détail de l'histoire", le fondateur du Front national réaffirme qu'il sera bien candidat aux élections régionales en Paca. Démence, jalousie : ce sont les mots qui reviennent dans l'entourage de Marine Le Pen pour qualifier cette attitude. Et après ces nouvelles provocations, Marine Le Pen, déjà réticente à la candidature de son père au scrutin de décembre prochain, compte désormais clairement y faire barrage.

>> MISE À JOUR - Dans un communiqué publié mercredi, Marine Le Pen annonce qu'elle s'opposera à la candidature de son père aux régionales lors d'un bureau politique du FN prévu le 17 avril prochain.

Mettre son père en minorité. Le présidente du FN veut s'y prendre en deux temps. D'abord, elle va parler à Jean-Marie Le Pen dans les jours qui viennent, histoire de le convaincre de revenir à la raison et de renoncer. Sauf qu'à la lecture de l'interview à Rivarol, personne n'y croit.

Marine Le Pen compte donc s'appuyer sur le bureau politique du FN, qui doit se réunir dans un mois pour désigner les têtes de liste aux régionales. Cette instance est acquise à la patronne du parti, et devrait donc mettre en minorité Jean-Marie Le Pen et lui refuser son investiture. Un scénario qui accentuerait encore la rupture familiale, mais qui est la conséquence de la détermination de Marine Le Pen à écarter son père.

Marion Maréchal-Le Pen ne veut pas le remplacer. Mais qui pourrait alors remplacer Jean-Marie Le Pen comme tête de liste en Paca, une région que le FN estime gagnable ? Au sein du parti, beaucoup pensent à Marion Maréchal-Le Pen. En mars, dans les colonnes de L'Express, Jean-Marie Le Pen lui-même a laissé entendre qu'il pourrait céder sa place à sa petite-fille si elle le lui demandait. Mais un ami très proche du clan l'assure : il est impensable qu'à seulement 25 ans, la députée du Vaucluse demande à celui qui l'a poussée en politique de se mettre sur la touche.

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