Régionales : l'impossible union PS-écologistes

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© XAVIER LEOTY / AFP
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David Doukhan à La Rochelle et L.H.
N'en déplaise à Manuel Valls, les militants PS ont fait le deuil des alliances électorales avec EELV.

L'appel se voulait le plus solennel possible. Le problème, c'est que personne n'y croit. Dans son discours clôturant l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle, dimanche, Manuel Valls a appelé à des listes communes avec les écologistes dès le premier tour des élections régionales de décembre. "Socialistes, écologistes, radicaux doivent combattre, unis dès le premier tour, dans le Nord-Pas-de-Calais et Picardie, en Provence Alpes-Côte d'Azur, et si possible partout en France", a lancé le Premier ministre. Mais même si Manuel Valls a mouillé la chemise, il n'est pas sûr que cela suffise à transformer cette exhortation en réalité...

La situation est pourtant grave pour le PS. Le Front national pourrait gagner jusqu'à deux régions et la gauche risque de tout perdre. Les conditions sont donc réunies pour motiver l'union. Mais rien n'y fait : le PS et ses ex-partenaires écologistes ne parlent décidément plus la même langue. Chez les militants socialistes, c'était le dépit dimanche à La Rochelle. "Il faut garder en tête que ça va être difficile à réaliser, notamment parce que les Verts sont en voie de radicalisation", déplore l'un au micro d'Europe 1. "On n'est pas d'accord sur les idées", constate l'autre.

Les défections de Rugy et Placé, un espoir ? "Les Verts sont divisés. Certains vont peut-être entendre le message de Manuel Valls. Ils ne sont pas tous d'accord avec une ligne dure qui mène à l'échec de la gauche", veut cependant croire un troisième. C'est en effet le seul brin d'espoir des militants et dirigeants socialistes : les récentes défections de deux ténors d'Europe Ecologie-Les Verts, François de Rugy et Jean-Vincent Placé.

Si cela reste des départs individuels, rien ne bougera. En revanche, si les deux parlementaires emmènent derrière eux une part importante d'élus, cela leur permettra de se targuer d'un vrai impact dans l'électorat. Le PS pourrait alors remplacer son ex-allié EELV par une autre formation politique. Vendredi sur Europe 1, Jean-Vincent Placé confiait sa volonté de constituer "un grand mouvement de l'écologie réformatrice". Hypothétique pour l'instant.