Régionales 2015 : la gauche résiste mieux que prévu

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Alors que l'on lui prédisait un score très faible, la gauche ne s'en sort pas si mal et peut espérer diriger plus de régions qu'elle ne l'espérait.

La soirée électorale s'annonçait très mauvaise pour la gauche et le pari semblait impossible, après la belle moisson de 2010 : 21 régions sur 22 remportées. Avec la réforme territoriale qui a ramené le nombre de régions métropolitaines à 13, le parti socialiste résiste pourtant mieux que prévu lors du premier tour des élections régionales, qui a eu lieu dimanche. "Le total gauche laisse espérer de nombreuses victoires", a même déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

Les régions attendues. Le second tour devra le confirmer mais la gauche est en passe de remporter plusieurs régions, dont certaines prévisibles. C'est le cas en Bretagne, où le ministre de la Défense et tête de liste, Jean-Yves Le Drian, était grandissime favori. Il arrive largement en tête avec 34,92% des voix, loin devant le chef de file de la droite, Marc Le Fur (LR-UDI-Modem), qui pointe à la deuxième place avec 23,46% des suffrages. Derrière suit la liste FN de Gilles Pennelle, avec 18,17% des voix. 

En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, le socialiste Alain Rousset, à la tête de l'Aquitaine depuis 1998, partait lui aussi favori des sondages. Il obtient 30,39% des suffrages. En deuxième position arrive la candidate de droite Virginie Calmels, qui totalise 27,19% des voix. En troisième position, le FN de Jacques Colombier s'impose avec 23,23% des suffrages. 

En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, l'ex-secrétaire d'Etat Carole Delga (PS) partait elle aussi favorite. Mais elle fait moins bien que prévu avec 24% des suffrages, loin derrière le frontiste Louis Aliot et ses 32,65%. Dominique Reynié (LR) totalise lui 18,63% des suffrages, et a refusé de se désister au profit de la socialiste. Carole Delga peut néanmoins espérer l'emporter au regard du total des voix de gauche, qui pourrait potentiellement lui rapporter 17 points de plus. 

Les bonnes surprises en Ile-de-France et en Normandie. Le duel s'annonçait très serré en Ile-de-France entre le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), et l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse (LR). Les résultats provisoires de ce premier tour placent Valérie Pécresse en tête avec 30,5% des suffrages, selon les estimations de l'Ifop. Claude Bartolone suit avec 26,3%. Pourtant, si l'on fait le total des voix de gauche, l'ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis a bon espoir de conserver la région. Les écologistes d'EELV obtiennent en effet 7,9% des voix et le Front de gauche 6,4%. Valérie Pécresse ne pourra, elle, compter que sur un éventuel report de voix des électeurs de "Debout la France" de Nicolas Dupont-Aignan, qui totalise 6,1% des voix. Ce dernier, tête de liste dans la région, a annoncé que son parti décidera lundi midi de la position à adopter au second tour. 

En Normandie aussi, la gauche espère l'emporter. Le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol est troisième avec 23,52% des voix derrière le candidat de droite Hervé Morin (27,91% des voix) et le frontiste Nicolas Bay (27,71% des voix). Mais il peut lui aussi compter sur la réserve des voix de gauche, soit un peu plus de 15%.

Pour le second tour, la stratégie du Frontrépublicain dans le Nord et en Paca. "Ce serait un drame que le FN gagne une région". Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1 début novembre, le Premier ministre Manuel Valls avait été clair : hors de question que le Front national dirige une région. Le message a visiblement été entendu puisque Jean-Christophe Cambadélis a annoncé, dès dimanche soir, le retrait des listes socialistes au second tour en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur "pour faire barrage républicain" au Front national. "Pendant cinq ans, les socialistes ne siègeront pas dans ces régions", a annoncé le patron du PS.

Dans le Nord, le candidat socialiste Pierre de Saintignon est, en effet, nettement distancé par Marine Le Pen et par Xavier Bertrand. En Paca, Christophe Castaner est également loin derrière Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi. Ce dernier a immédiatement salué sur Twitter une décision "courageuse" du PS. 

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