Réforme des rythmes scolaires : "Notre système a besoin de liberté et de confiance", estime Blanquer

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Le ministre de l'Education nationale a défendu dimanche, sur Europe 1, une réforme des rythmes scolaires à la carte.
INTERVIEW

C’est un coup de canif à la réforme des rythmes scolaires portée par la précédente majorité. Le gouvernement a publié fin juin un décret permettant aux établissements qui le souhaitent de revenir à la semaine de quatre jours. Pour rappel, sous le précèdent quinquennat avait été instauré une semaine de 4,5 jours, avec des journées d’enseignement plus courtes compensées par un temps d’activités périscolaires. Mais pour beaucoup de communes, ces activités restaient compliquées à mettre en place, souvent pour des raisons budgétaires.

"Etre pragmatique et responsabiliser les acteurs". "Ma conviction, c’est que notre système a besoin de liberté et de confiance", affirme le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, invité dimanche du Grand Rendez-vous d'Europe1/CNews/Les Echos. "Pour le rythme scolaire, ce qui est important c’est d’être pragmatique et de responsabiliser les acteurs".

"Si ça marche bien, gardez-le !" Concernant la précédente réforme, le ministre estime qu'elle a été appliquée trop brutalement. "Il y a eu un péché initial, qui est l’uniformisation : vouloir tout plaquer, tout de suite, sur tout le monde. C’est pourquoi certains l’ont bien vécu, et d’autres l’on mal vécu. Ce que nous sommes en train de faire, c’est dire : 'si ça marche bien, gardez-le' – ce qui va se passer dans de très nombreux endroits. […] Mais nous avons ouvert une liberté".

"Je souhaite la décrispation". "Quatre jours et demi va rester la norme pour la rentrée prochaine, mais nous avons ouvert une liberté. Et comme trop souvent, ouvrir une liberté crée la peur. Mon rôle c’est de rassurer en disant aux différents acteurs : 'ne vous précipitez pas, vous avez la possibilité de le faire dès septembre'. Mais il n’y a aucune incitation particulière à le faire. Pour ceux qui veulent le faire, c’est peut-être préférable d’attendre septembre 2018, parce que ça permet de s’organiser", a détaillé Jean-Michel Blanquer. "Il faut être pragmatique, que les communautés discutent et établissent ce qu’il y a de meilleur pour elles […]. Je ne souhaite pas des grands bouleversements sur ce sujet, je souhaite au contraire la décrispation", conclut-il