Promotion du livre de Schiappa par le service de presse du ministère : la Cnil passe l'éponge

L'invitation avait été envoyée par son service de presse.
L'invitation avait été envoyée par son service de presse. © Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP
La Cnil a clos la plainte d'Anticor concernant l'envoi d'invitations à une dédicace du livre de Marlène Schiappa par le service de presse du secrétariat d'Etat. 

La Cnil a clos sans poursuites la plainte concernant une invitation à une dédicace du livre de Marlène Schiappa envoyée en mai par le service de presse de son secrétariat d'État, a rapporté vendredi l'association Anticor, qui l'avait saisie. "L'incident résultant d'une erreur commise de bonne foi et étant isolé, je vous informe que je procède à la clôture de votre plainte", écrit la Commission nationale de l'informatique et des libertés dans une lettre rendue publique par l'association anticorruption.

"Fins personnelles". Dans un mail daté du 22 mai, le service de presse du secrétariat d'État avait adressé une "invitation" au "lancement du livre de Marlène Schiappa Si souvent éloignée de vous", organisé dans une librairie par sa maison d'édition, Stock. Estimant que cette initiative servait des fins personnelles et était contraire au code pénal, Anticor avait saisi la Cnil et le Premier ministre le 27 mai. "On a utilisé le fichier et les moyens de l'État. Cela pose un problème pénal, de 'détournement de finalité de fichier' (délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende), mais aussi un problème déontologique", avait expliqué son président Jean-Christophe Picard.

Erreur humaine et bonne foi. Interrogée par la Cnil et citée dans la lettre, Marlène Schiappa a plaidé que cet envoi "résultait d'une erreur humaine, trouvant son origine dans la croyance de son expéditeur que cette dédicace était liée à ses fonctions" de secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Pour la Commission nationale, l'instruction de la plainte a toutefois été "l'occasion d'appeler l'attention" de la secrétaire d'Etat sur les nouvelles obligations liées à la protection des données. Edouard Philippe avait répondu à Anticor début août, évoquant également une "erreur humaine". Dans sa lettre, le chef du gouvernement assure que "depuis lors, les procédures présidant à l'utilisation du fichier des contacts presse du Secrétariat d'État ont été réexaminées" et font l'objet d'une double validation.