Pourquoi Valls agite la menace bactériologique

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David Doukhan et B.B
Le Premier ministre veut tenir un langage de vérité aux Français.

"Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s'imposent mais nous savons et nous l'avons à l'esprit. Il peut y avoir aussi le risque d'armes chimiques ou bactériologiques". Les mots sont de Manuel Valls. Le Premier ministre s'exprimait jeudi devant l'Assemblée nationale lors de l'examen de la prolongation de l'état d'urgence. Mais pourquoi agiter cette menace ?

Une menace réelle. Si Manuel Valls a évoqué cette menace, c’est d’abord parce qu’elle existe. Dans son entourage, on est très clair : "nous connaissons notre ennemi. Il utilise l’arme chimique sur le théâtre irako-syrien, s’il peut le faire chez nous, il le fera". Lors d’une bataille, en août dernier, à Marea, au nord d’Alep, du gaz moutarde avait en effet été utilisé par Daech. Et les services secrets américains et israéliens ont la certitude que l’organisation terroriste essaie de fabriquer des bombes sales.

"Valls aide à la prise de conscience". Pour Manuel Valls, rien ne serait pire que de cacher la vérité. Et savoir si ses propos pourraient effrayer, ce n’est pas son sujet. Lui fait un diagnostic : l’opinion publique française n’est pas prête à accepter la réalité. Et cette réalité, qu’il a rappelé plusieurs fois depuis les attentats, c’est que la menace existe, permanente, durable. "Il va falloir vivre avec…", confirme un officiel haut placé du gouvernement. Un autre conseiller de Matignon ajoute : "si les observateurs sont effarouchés, tant pis. Valls aide à la prise de conscience".

"Relâcher cette vigilance nous rend vulnérables". Le Premier ministre pense que maintenir la population dans un niveau élevé de tension, c’est la protéger. Une fois le choc passé, les Français devront hausser leur vigilance. Et ce conseiller ministériel de conclure : "relâcher cette vigilance nous rend vulnérables".