Pour Valls, la mère des frères Merah "n'a pas été digne"

"Parce que j'ai été Premier ministre, parce que j'ai une certaine idée de la République et du sens de l'Etat, je ne critiquerai jamais une décision de justice", a expliqué dimanche Manuel Valls.
"Parce que j'ai été Premier ministre, parce que j'ai une certaine idée de la République et du sens de l'Etat, je ne critiquerai jamais une décision de justice", a expliqué dimanche Manuel Valls. © Europe 1
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L'ancien Premier ministre, invité du "Grand rendez-vous Europe 1/CNEWS/Les Echos", a affirmé dimanche comprendre la réaction de Latifa Ibn Ziaten, mère d'une des victimes de Mohammed Merah qui déplore qu'Abdelkader Merah ait été acquitté de "complicité d'assassinat". "Je préfère qu'on parle de cette femme que de la mère des frères Merah". 

Manuel Valls "aurai(t) aimé" que la justice condamne Abdelkader Merah pour la "complicité d'actes de terrorisme", alors que la Cour d'assises spéciale de Paris a condamné le frère du tueur de Toulouse et Montauban pour association de malfaiteurs terroriste, mais l'a acquitté de la "complicité d'assassinat". "Parce que j'ai été Premier ministre, parce que j'ai une certaine idée de la République et du sens de l'Etat, je ne critiquerai jamais une décision de justice. Et je ne dirai jamais que la justice est naïve", a déclaré l'ancien Premier ministre au Grand rendez-vous Europe 1/CNEWS/Les Echos.

"Je comprends la réaction de Latifa (Ibn Ziaten, mère d'une des victimes de Mohammed Merah qui a estimé après le verdict qu'"on est trop naïf en France", Ndlr), une femme d'un courage exceptionnel, qui parcourt le pays pour convaincre, pour extirper la haine, l'islamisme radical". "Je préfère qu'on parle de cette femme que de la mère des frères Merah, qui n'a pas été digne, chacun a pu le constater, dans ses expressions", a poursuivi le député de l'Essonne.

Le verdict "acte au moins la complicité idéologique". Pour Manuel Valls, le verdict "acte au moins la complicité idéologique". "C'est vrai que le passage de la complicité idéologique à la complicité du terrorisme, c'est un passage ténu, très fragile. A titre personnel, évidemment, peut-être les uns et les autres, en tout cas moi, j'aurais aimé qu'il soit condamné aussi de complicité d'actes de terrorisme". Par ailleurs, "un terroriste, un complice, un idéologue du terrorisme peut être, et c'est normal dans une démocratie, défendu. C'est ça aussi la France, et c'est cette France-là contre laquelle d'ailleurs les terroristes portent des coups. C'est important de le souligner", a dit Manuel Valls au terme de ce procès parfois houleux.

"C'est lui l'idéologue". "Attendons de voir si, dans un deuxième procès, on considère qu'il a été très directement complice des actes de son frère. Moi, je crois qu'il est profondément complice des actes de son frère, puisque c'est lui l'idéologue, c'est lui qui, d'une certaine manière, arme Mohamed Merah", a insisté Manuel Valls. Le parquet général de Paris fait appel du verdict de la cour d'assises qui a condamné jeudi Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, mais l'a acquitté du chef de complicité des assassinats commis par son frère Mohamed en 2012.