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M.B. , modifié à
Le président de la Région Paca a tenu à "défendre de toutes [s]es forces" le souverain pontife, qui a pris position contre des manuels scolaires français. La ministre de l'Éducation avait répondu au pape, lundi, en fustigeant sa "parole légère et infondée". 
INTERVIEW

En osant répondre au pape, Najat Vallaud-Belkacem s'est attiré les foudres de la droite. Le président LR de la région Paca, Christian Estrosi, est venu joindre sa voix à celles de ses camarades du même bord, mardi, au micro d'Europe 1. "Je dénonce le mépris avec lequel Madame Najat Vallaud-Belkacem s'est adressée au pape", a-t-il martelé. "Elle fait honte à la France."

La charge du pape. La ministre de l'Éducation nationale a pourtant pris des pincettes, lundi, pour répondre au pape François. Ce dernier avait accusé certains manuels scolaires français de propager un "sournois endoctrinement de la théorie du genre", en se basant sur une anecdote rapportée d'un père dont le fils de 10 ans aurait voulu devenir une fille. "Il s'agit là d'une volonté de changer les mentalités", d'une "colonisation idéologique", avait estimé le pape, qui avait déjà dénoncé, samedi, la "théorie du genre" comme l'un des aspects d'une "guerre mondiale pour détruire le mariage".

Najat Vallaud-Belkacem "n'est pas dans son rôle". Tout en assurant du "respect" qu'elle peut avoir pour le souverain pontife, Najat Vallaud-Belkacem a dit regretter "cette parole légère et infondée". "J'ai l'impression qu'il est allé un peu vite", a-t-elle déclaré. De fait, selon les syndicats d'enseignants et les enseignants eux-mêmes, il n'est pas question de "théorie du genre" dans les manuels scolaires. Reste que pour Christian Estrosi, la réponse de la ministre est impardonnable. "Je prends la défense [du pape] de toutes mes forces", a lancé l'ancien maire de Nice. "Qu'a fait [Najat Vallaud-Belkacem] de sa vie pour mépriser autant celui qui est au-dessus d'1,2 milliard de catholiques ?"

L'élu LR a par ailleurs remis une couche sur la supposée théorie du genre. La ministre de l'Éducation nationale "n'est pas dans son rôle quand elle dit aux enfants de France qu'il n'y a aucune différence biologique entre les hommes et les femmes. Elle y défend la théorie du genre au sein des écoles de la République, là où le pape est dans son rôle."