Passation de pouvoir : à chacun son style

En 2007, Nicolas Sarkozy avait pris ses fonction accompagné de son épouse d'alors et de ses enfants.
En 2007, Nicolas Sarkozy avait pris ses fonction accompagné de son épouse d'alors et de ses enfants. © MAXPPP
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VIDEO - Europe1.fr revient sur les passations de pouvoir des prédécesseurs de Hollande.

Le rituel est bien précis. Mais chaque président se fait fort d'imprimer sa marque à "sa" cérémonie d'investiture, qui se déroule en plusieurs étapes. A son arrivée dans la cour d'honneur de l'Elysée, le président élu passe devant un détachement de gardes républicains, avant d'aller s'entretenir avec le président sortant.

La cérémonie à proprement parler se déroule ensuite dans la salle des fêtes, et se termine par une salve de 21 coups de canons. Retour en vidéo sur les six passations de pouvoir de la Ve République.

8 janvier 1959 : Charles de Gaulle

"Le premier des Français est désormais le premier en France", déclare le président de la IVe République pour accueillir le général de Gaulle, se souvient le Nouvel Observateur. Les deux hommes remontent les Champs Élysées à bord d'une Simca décapotable. Place de l’Étoile, Charles de Gaulle abandonne René Coty, après s'être fendu d'un "au revoir Coty" glacial, une façon de marquer sa désapprobation de la IVe République.

20 juin 1969 : Georges Pompidou

A l’Élysée, Alain Poher, président par intérim depuis la démission de Charles de Gaulle, accueille Georges Pompidou, qui vient de le battre au second tour de l'élection présidentielle. Le rituel est respecté, mais Alain Poher, qui retrouve alors ses fonctions de président du Sénat, ne se doute pas qu'il sera à nouveau président par intérim moins de cinq ans plus tard, à la mort de Georges Pompidou.

27 mai 1974 : Valéry Giscard d'Estaing

Valéry Giscard d'Estaing, 48 ans, entend faire la démonstration de sa modernité, vêtu d'un costume de ville au lieu du traditionnel habit de cérémonie, rappelle Libération. Et c'est à pied, et non en voiture, qu'il choisit de remonter les Champs Élysées. Dans son discours, il affirme vouloir ouvrir une "ère nouvelle de la politique française".

21 mai 1981 : François Mitterrand

François Mitterrand se conforme au rite républicain mais y ajoute quelques instants de recueillement au Panthéon, sur les tombes de Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher. Quant à Valéry Giscard d'Estaing, il quitte de son côté l’Élysée à pied, comme il y était entré sept ans auparavant, essuyant au passage quelques sifflets avant de rejoindre sa voiture.

17 mai 1995 : Jacques Chirac

La passation de pouvoir entre François Mitterrand, affaibli par la maladie, et Jacques Chirac, se fait dans un esprit d'apaisement. Jacques Chirac a été invité aux cérémonies du 8 mai, et les deux présidents ont été vus côte à côte au Parc des Princes, pour la finale de la Coupe de France de football. François Mitterrand se montre chaleureux avec son successeur et s'entretient longuement avec lui. Jacques Chirac le raccompagne ensuite dans la cour d'honneur de l'Elysée jusqu'à sa voiture, avec une "courtoisie remarquée", note le site de l'Elysée.

16 mai 2007 : Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy prend ses fonctions accompagné de son épouse d'alors, Cécilia Ciganer-Albéniz, et de leurs enfants. Le couple échange même un baiser fugace devant les caméras. Sont également présents des amis, des soutiens et des proches, notamment des hommes d'affaires, pour une "cérémonie de passation de pouvoir qui avait fait jaser par sa grandiloquence", selon Francetv.fr. Un invité pour le moins étonnant figure aussi dans le public : Jean-Luc Mélenchon. Alors secrétaire du Sénat, il fait partie d'une délégation du Palais du Luxembourg, rappelleLe Point.

Après la cérémonie, Nicolas Sarkozy se rend au bois de Boulogne pour rendre hommage à la Résistance, sur fond de lecture de la lettre de Guy Môquet. Le soir même, le président s'envole pour Berlin afin d'y rencontrer la chancelière Angela Merkel.

Et François Hollande ?

La cérémonie commencera à 10 heures mardi. Elle devrait être sobre, et se déroulera en petit comité, une façon de trancher avec celle de Nicolas Sarkozy en 2007. Les enfants du président élu ne seront pas présents. "Il y a des moments intimes pour la famille et des moments officiels où doivent être respectées les règles protocolaires", a expliqué Ségolène Royal, ex-candidate à l'Elysée et ex-compagne de François Hollande.