Outreau bis : un acquittement et 5 condamnations plus lourdes en appel

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La cour d'assises du Nord a condamné jeudi en appel cinq accusés à des peines allant jusqu'à six ans de prison et prononcé un acquittement dans la "deuxième affaire d'Outreau". Les accusés répondaient d'agressions sexuelles survenues dans cette commune du Pas-de-Calais au même moment que le fiasco judiciaire du même nom.

Dans l'affaire dite "Outreau bis", trois frères et leurs compagnes, trois soeurs, étaient poursuivis pour agressions sexuelles et corruption de mineurs à l'encontre de plusieurs de leurs enfants. L'une des accusées a été acquittée, deux hommes condamnés à 6 ans de prison, une femme et un autre homme à 4 ans de prison et la à deux ans de prison. Les condamnés, qui comparaissaient libres à l'audience, n'ont pas été placés sous mandat de dépôt. Ils ont déjà effectué 32 à 34 mois de détention pendant l'enquête et devront donc retourner en prison.

L'avocat général avait requis six ans de prison à l'encontre des trois frères et cinq ans envers les trois soeurs en affirmant qu'il fallait "écouter la parole des enfants". Les avocats des accusés avaient demandé en bloc un acquittement total. "Je ne comprends pas, j'ai rien fait à mes enfants" a réagi après le verdict l'un des pères de famille, Patrick.

En première instance, la cours d'assises du Pas-de-Calais avait condamné en avril 2006 les six accusés à deux ans de prison pour "corruption de mineurs" mais avait abandonné les poursuites pour les 35 viols. Les faits de viols n'ont pas été retenus en appel non plus et les accusés comparaissaient pour agressions sexuelles et corruption de mineurs sur quatre de leurs 11 enfants et non plus sur les 11 comme lors du premier procès. Cette affaire et ce procès ont vite été baptisés "la deuxième affaire d'Outreau" tant les ressemblances avec le fiasco judiciaire de l'affaire d'Outreau (même lieu, même période, mêmes experts, parole d'enfants traumatisés comme seule accusation) sont frappantes. L'un des avocats de la défense évoque une "revanche" de l'appareil judiciaire.