Onfray sur Valls : "dans le dictionnaire, ça s'appelle un crétin"

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Louis Hausalter , modifié à
INTERVIEW E1 - Le philosophe, attaqué dimanche par Manuel Valls, a répondu au Premier ministre sur Europe 1.

Manuel Valls est en colère contre Michel Onfray. Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTélé, le Premier ministre a accusé le philosophe de "perdre les repères" et de préférer l'intellectuel de la Nouvelle droite, Alain de Benoist, à Bernard-Henri Lévy. Des propos qui font référence à une interview de Michel Onfray au Point, où il affirmait préférer "une analyse juste d'Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL". Invité de Thomas Sotto, lundi sur Europe 1, Michel Onfray a répondu au Premier ministre. Et il n'a pas mâché ses mots.

"Il n'a rien lu du tout". "Je ne lui réponds rien du tout parce qu'il n'a rien lu du tout", a déclaré Michel Onfray. "Ses fameux conseillers en communication ont dû lui fabriquer une petite fiche, ils n'ont pas compris ce que j'avais écrit". Le philosophe a rappelé la teneur de ses propos : "j'ai dit que je préférais une idée juste d'Alain de Benoist à une idée fausse de Bernard-Henri Lévy, et que si l'idée était juste chez Bernard-Henri Lévy et fausse chez Alain de Benoist, je préférerais l'idée juste de Bernard-Henri Lévy. Donc, je n'ai jamais dit que je préférais Alain de Benoist à Bernard-Henri Lévy".

>> Les propos de Valls sur Michel Onfray en vidéo :

"Ça s'appelle un crétin". "Je fais juste mon travail de philosophe en disant que je préfère une idée juste, et mon problème n'est pas de savoir si cette idée juste est de droite ou de gauche", a poursuivi Michel Onfray. "J'ai l'impression que Manuel Valls pense le contraire, c'est à dire qu'il préfère une idée fausse, pourvu qu'elle soit de gauche, à une idée juste si elle de droite". Et le philosophe d'ajouter : "j'ai vérifié dans le dictionnaire, ça s'appelle un crétin. Ce n'est pas insultant, c'est familier". Pour lui, il s'agit "d'un personnage qui vous fait tenir des propos que vous n'avez pas tenus, et qui se contente de lire les petites fiches" de ses conseillers, des "petits gominés trentenaires".

"Moi, je suis vraiment de gauche". Au-delà de la polémique, Michel Onfray a fustigé la gauche qui "s'est convertie au libéralisme" et "mène une politique de droite". "Si être de gauche, c'est épouser toutes les bêtises des gens qui se prétendent de gauche en croyant qu'on lutte contre l'illettrisme en mettant des tablettes à l'école, je ne suis pas de gauche, c'est sûr. Moi, je suis vraiment de gauche, et eux ont cessé de l'être en 1983", a affirmé Michel Onfray, faisant référence au "tournant de la rigueur" orchestré par François Mitterrand au début de son premier mandat. Pour lui, "les repères sont perdus depuis que Mitterrand a converti la gauche à la droite".

"On préfère inviter JoeyStarr qui boit du whisky". Michel Onfray s'en est aussi pris, sans le nommer, à François Hollande. "Si ce Monsieur oublie ce que je fais depuis 13 ans, et plutôt que de m'inviter, on préfère inviter JoeyStarr qui boit du whisky ou Julie Gayet ou Yannick Noah, en considérant que ce sont les seuls critères intellectuels qu'on ait à présenter, c'est leur affaire, mais ce n'est pas la mienne", a-t-il déclaré.

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