Notre-Dame-des-Landes : Valls sommé de s'expliquer

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Louis Hausalter et François Coulon, correspondant à Nantes , modifié à
DANS LE FLOU - Le Premier ministre aurait affirmé à Jean-Vincent Placé que le projet allait être enterré. A Nantes, on réclame des précisions.

Et revoilà Notre-Dame-des-Landes… Le remaniement a fait revenir sur le devant de la scène ce très contesté projet de construction d'un nouvel aéroport près de Nantes. Dans sa chronique sur Europe 1, mercredi, Daniel Cohn-Bendit indiquait que lors de ses négociations avec l'écologiste Jean-Vincent Placé, Manuel Valls lui a confié que le projet serait enterré. "Mais on ne peut pas le dire publiquement aujourd'hui parce que je ne veux pas froisser mon prédécesseur Jean-Marc Ayrault", aurait ajouté, en substance, le Premier ministre.

"On ne dit pas la vérité". Une petite phrase qui a eu l'effet d'une bombe en Loire-Atlantique. Même si, du côté des anti-aéroport, on refuse de s'emballer. "C'est plutôt une très mauvaise nouvelle, parce que ça veut dire qu'on ne dit pas la vérité", réagit au micro d'Europe 1 Françoise Verchère, conseillère générale et coprésidente du collectif des élus opposés à Notre-Dame-des-Landes. "Et surtout, si l'on reste dans le flou en disant 'on ne le fera pas mais on ne le dit pas', tout peut arriver. On peut ressortir ce projet dans un an, dans deux ans". Et l'élue de prévenir : "tant qu'il n'y aura pas une signature officielle qui dise 'on arrête ce projet', nous continuerons à être extrêmement méfiants".

Les partisans veulent un démenti. Quant aux partisans du nouvel aéroport, les confidences de Valls leur ont fait l'effet d'une douche froide. Ils exigent de Manuel Valls la vérité et un engagement ferme sur ce dossier. "Il est très important que le Premier ministre apporte un démenti ferme sur cette déclaration, et assure à tous les habitants de l'Ouest de la France que cet aéroport va bien se faire", martèle François Pinte, président du groupe UMP au conseil régional des Pays de la Loire. "Je suis scandalisé, j'attends un démenti du Premier ministre", ajoute-t-il, rappelant qu'"entre 3.000 et 4.000 emplois sont estimés sur cet aéroport".

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Une confusion qui risque d'enliser un peu plus le dossier, alors que le chantier est gelé depuis 2012. En février, le Premier ministre d'alors, Jean-Marc Ayrault, s'était engagé à ne donner le départ des travaux qu'une fois tous les recours juridique purgés.